Après un premier semestre particulièrement houleux, Beneteau semble en passe de sortir la tête hors de l'eau. Certes, le chiffre d'affaires du troisième trimestre accuse une baisse de 28,4% par rapport à la même période en 2008. Mais ce recul est nettement moins marqué que le plongeon de 46% du premier semestre. Il s'accompagne en outre de la confirmation des prévisions 2009. Ces chiffres sont accueillis avec enthousiasme par les investisseurs, avec une hausse du titre de 9,03% à 8,45 euros, soit la plus forte progression du marché SRD.
Cette hausse confirme l'opinion de certains analystes, selon qui la poursuite du rebond boursier sera nécessairement accompagné de nouvelles rassurantes au niveau des ventes des entreprises.
Les ventes ont reculé de 34,8% pour l'activité bateaux sur les trois mois de l'année, tandis que l'activité résidences mobiles de loisirs s'est contractée de 5,7%. Sur neuf mois, le fabricant de bateaux de plaisance a dégagé un chiffre d'affaires de 510,7 millions d'euros contre 830,2 millions sur la même période l'année précédente, soit un recul de 38,5%.
«Le chiffre d'affaires réalisé au cours de la période et le niveau du carnet de commandes actuel permet au groupe Bénéteau de confirmer sa prévision initiale de chiffre d'affaires annuel de 646 millions d'euros, en repli de 39% à périmètre comparable», a déclaré le groupe.
Beneteau s'attend même à ce que l'activité Bateaux revienne à la croissance dès 2010 grâce notamment à une baisse des prix et à la réduction des stocks réseau, achevée au cours de cette saison.
Fortis, lui, ne partage pas l'optimisme du marché. Le broker a maintenu sa recommandation Réduire sur le titre, ainsi que son objectif de cours de 5,50 euros. Il redoute une baisse des prix de l'ordre de 3% qui aurait un impact sur les marges, et déplore un momentum faible ainsi qu'une visibilité limitée jusqu'en septembre pour la valeur.
(An.P)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Fabricant de bateaux de plaisance (88 % du chiffre d'affaires total), Bénéteau est le leader mondial du marché de la voile, au travers ses marques Bénéteau et Jeanneau. Il intervient également sur le segment des bateaux à moteur. Par ailleurs, le groupe détient des activités complémentaires, avec la grande plaisance (CNB, Lagoon, etc.), les voitures sans permis (Microcar) et l'hôtellerie de plein air (avec les maisons O'Hara), lesquelles permettent d'amortir la sensibilité au cycle Plaisance. Bénéteau est présent dans plus de 30 pays à travers un réseau de plus de 1500 concessionnaires, agents, points de vente et services.
Les points forts de la valeur
- Essentiellement présent sur le marché de la voile, le groupe renforce sa position sur le marché du bateau à moteur. La stratégie consiste attaquer le segment des 5 à 15 mètres. Le groupe s'est lancé dans une politique d'augmentation des capacités de production.
- Le groupe présente des fondamentaux solides (bon niveau de marge et structure financière satisfaisante). Avec une trésorerie positive, il peut envisager une opération de croissance externe.
- Le plan de développement 2003-2008 prévoit d'atteindre 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2008 contre 826,2 millions en 2005/06.
Les points faibles de la valeur
- Le segment du bateau à moteur, très dynamique, est également moins rentable que celui du bateau à voile.
- Bénéteau n'est pas complètement insensible à la conjoncture, le groupe étant encore peu positionné sur le marché du très haut de gamme.
Comment suivre la valeur
- Les professionnels du secteur attendent que le groupe réalise une opération de croissance externe et renforce ses positions dans les bateaux à moteur ou sur le marché du haut de gamme.
- Plus généralement, le niveau du carnet de commandes et le rythme des entrées de commandes sont de bons indicateurs de tendance. A noter la forte saisonnalité de la plupart des activités de Bénéteau, le premier semestre étant traditionnellement peu représentatif de l'activité annuelle.
- Le groupe Bénéteau exporte 30 % de sa production dans la zone dollar.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Hotellerie et loisirs
L'OMT estime qu'avec la crise économique le nombre de touristes dans le monde devrait reculer de 2% cette année. Elle n'exclut pas un recul encore plus important ce qui constituerait une récession sans précédent pour le secteur. Il s'agit de la première baisse du nombre de touristes depuis 2003, année du déclenchement de la guerre en Irak, et du virus SRAS en Asie. Cette année-là, le secteur mondial avait affiché une activité en retrait de 1,3%. Le tourisme en Asie-Pacifique, en Afrique et au Proche-Orient devrait poursuivre sa progression. Par contre, en 2009, l'Europe sera la région la plus touchée par cette récession. Pour réagir à cette situation, la France, l'Italie et l'Espagne, habituellement en concurrence pour attirer les visiteurs, ont conclu un accord pour développer des séjours thématiques à destination des touristes russes, indiens, chinois et sud-américains. En Italie (qui attire 44 millions de touristes par an), les acteurs du secteur ont demandé une aide au gouvernement. En Espagne, le nombre de touriste a décliné de 2,6% à 57,4 millions l'an passé.