C'est un consortium emmené par le britannique BP et comprenant le chinois CNPC qui a remporté l'exploitation du champ pétrolier irakien de Roumaila. Les deux partenaires ont décroché ce contrat au terme du premier appel d'offre ouvert aux compagnies étrangères depuis 37 ans. Le champ pétrolier de Roumaila, qui comprend des réserves estimées à 17,7 milliards de barils, est le plus grand des six champs qui doivent être attribués à des firmes étrangères.
Cette victoire du britannique et de son homologue chinois ne semble pas passionner le marché londonien, puisque le titre BP n'avance que de 0,22% à 483,80 pence dans l'après-midi.
Dans ce dossier, BP et CNPC étaient en concurrence avec un consortium emmené par l'américain Exxon Mobil et comprenant la société malaisienne Petronas. A l'origine, ces derniers avaient remporté l'appel d'offres, mais ils avaient par la suite refusé de recevoir une commission de 2 dollars par baril qui faisait partie des conditions fixées par le gouvernement irakien.
BP et CNPC ont en revanche accepté de revoir leurs exigences à la baisse, et ont accepté cette commission, alors que leur offre initiale se basait sur un chiffre de 3,99 dollars.
«Les compagnies ont accepté d'être payées 2 USD par baril, ce qui était notre demande initiale, et elles se sont engagées à produire 2,85 millions barils par jour" d'ici six ans, a indiqué Hussein Charistani, le ministre irakien du Pétrole.
La capacité du champ Roumaila est de 1,1 million de barils par jour, mais BP prévoit de porter cette capaité à 2,85 millions de bpj. A titre de comparaison, la production totale du pays est aujourd'hui d'environ 2,4 millions de bpj.
(An.P)
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
Les experts révisent les uns après les autres leurs prévisions de consommation mondiale de pétrole. L'AIE considère désormais que cette consommation devrait baisser de 980000 barils par jour en 2009. Pour le Département américain de l'énergie, ce chiffre s'établit à 1,2 million. Pour l'OPEP, ce recul ne sera plus de 180000 barils par jour mais de 580000 barils. Il faudrait remonter à 1982 pour arriver à un recul aussi élevé de la demande. Celle-ci reflète la forte récession qui s'est emparée des grandes économies mondiales et le ralentissement marqué dans les pays émergents. Ces tendances vont fortement infléchir le prix du pétrole et la rentabilité de certains investissements. De plus en plus de projets d'exploration-production sont désormais reportés ou annulés. Les spécialistes s'accordent à penser que le prix du baril de pétrole devrait rester aux environs de 40 dollars sur l'année 2009.