Encouragé par la remontée des matières premières et le rapprochement de ses rivaux Rio Tinto et BHP Billiton, Xstrata a adressé à son concurrent Anglo American une offre de fusion. L'opération donnerait naissance à un géant des mines valorisé environ 65 milliards de dollars, susceptible de concurrencer BHP dans le cuivre, le charbon et le minerai de fer. Selon Citigroup, les synergies pourraient atteindre plus de 750 millions de dollars. De quoi susciter l'inquiétude de BHP mais surtout des sidérurgistes déjà préoccupés par l'alliance de deux de leurs principaux fournisseurs de minerai de fer.
En effet, la consolidation minière a pour conséquence directe la main-mise d'une minorité d'acteurs sur les ressources minérales utiisées par les sidérurgistes du monde entier avec à la clef une moindre maîtrise des prix pour ces derniers.
C'est d'ailleurs en partie pour éviter cette situation oligopolistique que le groupe public d'aluminium Chinalco avait tenté d'empêcher la fusion entre BHP et Rio Tinto en prenant une participation dans Rio.
Si Xstrata, numéro cinq mondial du secteur, fusionnait avec Anglo American, numéro quatre, le groupe contrôlerait 11% du marché mondial du cahrbon à vocation métallurgique, selon l'institut australien Mineral Economic (AME), juste derrière BHP. Selon Credit Suisse, la nouvelle entité détiendrait en outre 9% de la production mondiale de cuivre et deviendrait le premier producteur de platine du monde.
Pour le broker, une fusion entre Xstrara et Anglo American aurait donc du sens en renforçant les postions des deux groupes sur chaque marché. Pour Xstrata, elle sonnerait comme une belle revanche après la tentative ratée de mariage avec le brésilien Vale. Mais les experts doutent qu'Anglo American accepte de prime abord cette fusion basée sur le principe d'égalité.
A Londres, les investisseurs semblent parier sur un relèvement de l'offre d'Xstrata, le titre du groupe reculant de 3,61% à 657,90 pence tandis qu'Anglo American progresse 6,19% à 1723 pence.
(P-J.L)