Dix des plus grandes banques américaines ont annoncé avoir commencé à rembourser les sommes qui leur avaient été octroyées par l'Etat fédéral par le biais du Tarp (Troubled asset relief program). Ces dix banques, qui avaient reçu 68,3 milliards de dollars à l'automne dernier, ont reçu la semaine dernière le feu vert du gouvernement pour procéder à des remboursements.
JPMorgan a annoncé avoir procédé au remboursement de 25 milliards de dollars au Tarp. De leur côté, Goldman Sachs et Morgan Stanley ont indiqué avoir remboursé 10 milliards de dollars chacune.
Les autres remboursements sont moins conséquents : 6,6 milliards de dollars pour US Bancorp, 3,6 milliards pour Capital One Financial, 3,1 milliards pour BB&T, 3 milliards pour Bank of New York Mellon, 2 milliards pour State Street et 1,57 milliard pour Northern Trust.
La grande majorité des établissements qui avaient fait appel aux fonds publics ont manifesté avec insistance leur intention de procéder à des remboursements dès que possible. Les banques voulaient d'une part rompre avec une image d'établissements affaiblis et dépendants de l'Etat. Elles voulaient, surtout, se défaire de l'emprise du gouvernement. Les fonds accordés par le Tarp s'accompagnaient en effet de contraintes strictes, notamment en termes de rémunération de dirigeants.
Les banques qui ont été autorisées par le gouvernement à rembourser le Tarp ont été au préalable soumises à des tests de résistance, ou «stress tests». Bank of America et Citigroup, elles, se sont vues imposer des conditions supplémentaires avant de pouvoir procéder à ces remboursements. Les résultats des «stress tests» ont déterminé que ces deux établissements, qui ont emprunté chacun 45 milliards de dollars, devaient en premier lieu lever des fonds propres supplémentaires.
(An.P)
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Selon le BCG, la crise va amener les banques à profondément changer leur modèle. Il deviendra nécessaire pour elles de se concentrer sur leurs clients, et non plus sur leurs produits. Les changements devraient notamment porter sur la taille de leur portefeuille d'activités, leur modèle de gouvernance, leur stratégie opérationnelle. En France, la fusion entre les Caisses d'Epargne et les Banques Populaires, les deux maisons mères de Natixis, va donner naissance à la deuxième banque française. Cette opération intervient alors que les deux établissements ont enregistré de mauvaises performances en 2008. Les Caisses d'Epargne ont enregistré leur première perte historique (2 milliards d'euros) tandis que les Banques Populaires ont pâti de leur première perte depuis la Seconde Guerre mondiale. L'Etat, qui pourrait en détenir jusqu'à 20%, va injecter 5 milliards d'euros dans le nouvel ensemble. La nomination à sa tête de l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée, François Pérol, a suscité une polémique, en soulignant l'irruption de l'Etat dans la gouvernance.