Fedex (-2,74% à 50,01 dollars) aligne sa cinquième séance consécutive de baisse après la publication de résultats médiocres et de perspectives décevantes. Le groupe de messageries américain est confronté "aux conditions économiques les plus difficiles de son histoire", a témoigné son P-DG Fred Smith, fondateur il y a 36 ans d'une des marques les plus connues du capitalisme américain. Toutefois, il a estimé que "le pire de la crise était passé". Las, les investisseurs ont surtout retenu le message de son directeur financier : "les deux prochains trimestres s'annoncent très difficiles".
Pour le trimestre en cours, Fedex espère réaliser un bénéfice net par action compris entre 35 cents et 45 cents. Mais les analystes interrogés par Thomson-Reuters tablent en moyenne sur un BPA de 68 cents. L'an passé, le groupe avait dégagé un bénéfice de 1,23 dollar par action.
L'ENVIRONNEMENT économique demeurera très difficile jusqu'au second semestre de l'exercice fiscal qui débutera en mars 2010, a estimé le groupe. Ce dernier est pris en tenailles entre la faiblesse de l'activité et la reprise des prix du carburant. En conséquence, il n'a pas souhaité formuler de prévisions sur l'ensemble de son exercice.
Au quatrième trimestre de son exercice 2008/2009 clos fin mai, Fedex a accusé une perte de 876 millions de dollars, ou 2,82 dollars par action, contre une perte de 241 millions, ou 78 cents par action un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le BPA ressort à 64 cents, les comptes de la société ayant été alourdis par des charges de goodwill liées à deux acquisitions réalisées, l'une en 2004, l'autre en 2006.
Les analystes attendaient seulement 51 cents. Sur la période le chiffre d'affaires a chuté de 20% à 7,85 milliards de dollars, inférieur aux 8,32 milliards du consensus.
Sur l'ensemble de l'exercice 2008/2009, FedEx accuse un repli de 35,5% de son bénéfice net par action à 3,76 dollars et un chiffre d'affaires en baisse de 6% à 35,5 milliards de dollars.
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux entreprises
D'après la Fédération nationale du transport routier (FNTR), les dépôts de bilan dans ce secteur ont presque doublé en 2008 par rapport à 2007, pour atteindre 2122. Cet organisme et la Fédération des entreprises de transport et logistique de France (TLF), se sont unis pour appeler l'Etat au secours. La FNTR souhaite une procédure de sauvegarde pour encadrer le cabotage (c'est-à-dire la possibilité pour un transporteur routier d'effectuer des services à l'intérieur d'un Etat dans lequel il n'est pas établi). Celui-ci doit être libéralisé en France au 1er mai 2009 pour les pays d'Europe de l'Est ayant adhéré à l'Union en 2004 (Pologne, République tchèque, Slovaquie), ce qui pourrait affaiblir davantage les acteurs français. TLF propose cinq mesures d'urgence, comme une accélération du remboursement partiel de la tipp (Taxe intérieure de consommation sur les produits pétroliers) ou un échelonnement significatif du paiement des dettes fiscales et sociales.