Le directeur général de Pôle emploi, Christian Charpy, a riposté mercredi aux critiques d'un administrateur, se défendant de tout "préjugé" en faveur des ex-ANPE et soulignant qu'il a été nommé par le président Nicolas Sarkozy pour trois ans après avis favorable du conseil d'administration (CA).
Représentant de la CFE-CGC au CA de Pôle emploi, Alain Lecanu, a déclaré qu'"il est grand temps de donner un second souffle à la fusion et de changer de directeur général", dans un entretien mercredi aux Echos.
"Alain Lecanu fait les déclarations qu'il souhaite. Il avait été contre ma nomination, donc il est cohérent. M. Lecanu fait partie du conseil d'administration, il a l'occasion de faire part de ses positions et propositions", a souligné M. Charpy lors d'une conférence de presse.
Il a observé que le CA qui se réunit "environ tous les mois, est amené à prendre l'ensemble des décisions nécessaires au fonctionnement du Pôle emploi, c'est donc lui qui fixe les orientations, bien sûr en cohérence avec les orientations fixées par le gouvernement".
"Je rappelle par ailleurs que j'ai été nommé par décret du président de la République après avis favorable du conseil d'administration en décembre et que j'ai un mandat de trois ans. C'est donc du président de la République que relève mon mandat", a-t-il ajouté.
Ancien directeur général de l'ANPE, M. Charpy a déclaré que "parler d'un préjugé favorable aux gens de l'ANPE dans les nominations, c'est méconnaître la situation", précisant notamment que sur les six directeurs généraux adjoints au comité de direction, trois venaient des ANPE et trois de l'Unedic.
Il a affirmé s'être "attaché depuis plusieurs mois à ne plus apparaître comme un ex-ANPE et à ce que chacun ait sa place dans Pôle emploi".
"Je voudrais qu'on me donne un exemple de deux entreprises qui ont fusionné pour lesquelles on a pris quelqu'un d'extérieur. Le seul cas récent, c'est Monsieur (François) Pérol pour la fusion des Caisses d'Epargne et des Banques Populaires", a lancé M. Charpy, faisant référence à la nomination, controversée, de l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée à la tête du nouveau groupe bancaire.
"Mais si vous regardez Alcatel-Lucent, GDF-Suez, Arcelor-Mittal, jamais on n'a pris quelqu'un d'extérieur parce qu'il vaut mieux connaître la maison", a-t-il souligné.