Nouvelle séance de baisse pour Lufthansa, qui recule de 0,68% à 9,55 euros dans un marché européen orienté à la hausse. Sur les cinq dernières séances, le transporteur a vu son cours reculer de 5,21%. Wolfgang Mayrhuber, le président du directoire de la compagnie aérienne, a déclaré aujourd'hui que l'activité de Lufthansa a vraisemblablement atteint un point bas.
«Je pense que nous avons atteint un plancher et la demande se stabilise à ce niveau, mais nous ne prévoyons pas de rétablissement des rendements (...) en raison principalement de la baisse du nombre des passagers en première classe et en classe affaires», a-t-il déclaré au journal autrichien Der Standard, cité par Reuters.
«Pour 2009, j'anticipe une baisse d'environ 10% du nombre de passagers pour Lufthansa et un recul d'environ 20% du chiffre d'affaires», a-t-il ajouté. Cette semaine, l'Iata (Association du transport aérien international) avait dévoilé ses prévisions pour l'année 2009.
L'association table sur un recul du trafic aérien de 8% en 2009, soit 180 millions de passagers en moins sur le plan international. Le chiffre d'affaires des 226 membres de l'association pourrait quant à lui plonger de 15%, soit de 80 milliards de dollars, selon les calculs de l'Iata.
Hier, Royal Bank of Scotland avait relevé sa recommandation sur Lufthansa à l'Achat. Le broker admire notamment la flexibilité de la compagnie allemande, ainsi que son positionnement pour la consolidation à venir. «Lufthansa tire les bénéfices d'un momentum très solide sur le plan de la consolidation de l'industrie aérienne européenne», écrit RBS.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Transport aérien
Pour le moment l'Iata n'a pas revu à la baisse ses prévisions de pertes pour 2009, qu'elle estime à 2,5 milliards. Elles devraient se réduire, comparées à 2008, grâce à la baisse des cours du pétrole. Néanmoins, considérant la baisse continue du trafic aérien, nombre de professionnels jugent cette prévision optimiste. L'Iata chiffre également à 3% la baisse du trafic passagers en 2009. De nombreuses compagnies souffrent de leur système de couverture, nommé "fuel hedging ", et qui consiste pour le transporteur à fixer ses besoins en kérosène pour une période donnée, à un prix déterminé à l'avance. Or lorsque le prix du pétrole baisse, ce qui se produit actuellement, la compagnie ne peut pas en bénéficier car elle doit payer un prix fixé. Ainsi pour l'avenir et après renégociations, Air France-KLM, est parvenu à réduire ses taux de couverture de 80% à 43% pour l'exercice 2009-2010, pour un prix moyen de 67 dollars le baril, de 60% à 18% pour 2010-2011, à 72 dollars le baril, et de 60% à 21% pour 2011-2012.