
Le constructeur automobile allemand Porsche, très endetté par le rachat de son compatriote Volkswagen, a indiqué mardi à l'AFP qu'il était en négociations exclusives avec le Qatar, qui pourrait prendre une participation à son capital.
"Nous ne parlons actuellement qu'avec le Qatar", a indiqué un porte-parole de Porsche. "Les discussions se déroulent dans une bonne atmosphère", a-t-il ajouté, sans détailler le contenu des négociations.
"Toutes les variantes sont en discussion", a-t-il simplement expliqué.
Le groupe de voitures sportives de luxe Porsche, endetté à hauteur de 9 milliards d'euros, cherche par tous les moyens à se sortir de l'impasse financière dans laquelle il s'est mis en rachetant 51% de Volkswagen.
Le Qatar pourrait, soit prendre une participation dans Porsche, éventuellement via une augmentation de capital, soit directement dans Volkswagen, par exemple en rachetant à Porsche des options sur actions.
En cas d'accord, ce serait la deuxième fois en quelques mois qu'un investisseur du Moyen-Orient prendrait pied dans le secteur automobile allemand. Il y a quelques mois, le fonds d'investissement d'Abou Dhabi a acheté une part de 9% dans le constructeur haut de gamme Daimler.
Les discussions en cours entre le Qatar et Porsche pourraient aussi influencer le projet de fusion entre Porsche et Volkswagen, annoncé il y a un mois. Porsche avait alors admis officiellement qu'il n'était plus en mesure de prendre le contrôle entier de Volkswagen.

Depuis, les discussions patinent, freinées par les très vives tensions au sein des familles milliardaires propriétaires de Porsche/Piëch, en désaccord sur la stratégie à suivre. Aucun calendrier n'a été fixé publiquement.
"Si les discussions se poursuivent, c'est de façon confidentielle", a indiqué à l'AFP un porte-parole de Volkswagen.
"Notre actionnaire majoritaire négocie sur un nouvel investisseur. (...) Pour nous, une chose est claire: toute option, qui soutient l'objectif de créer un groupe intégré avec dix marques, est à considérer de façon positive", a-t-il ajouté. Mais "nous attendons ce qui se passe à Stuttgart", le siège de Porsche (sud-ouest de l'Allemagne), a indiqué le porte-parole.
Selon la presse, la direction de Porsche espère que le soutien du Qatar lui permettra de reprendre la main dans le dossier VW, voire lui offrira une nouvelle chance de mener à bien une prise de contrôle totale.
Parallèlement, Porsche a soulevé la polémique en Allemagne en demandant une aide publique, sous la forme d'un crédit de 1,75 milliard d'euros auprès de la banque KfW. Il attend toujours une réponse mais il a peu d'espoir d'obtenir ce soutien.
Pendant des mois, Porsche a en effet gagné des milliards d'euros en spéculant sur le cours de l'action Volkswagen, via des options sur actions. C'est ce mécanisme financier complexe qui s'est retourné contre lui.
A la Bourse de Francfort, l'action Volkswagen gagnait 1,65% à 253,11 euros sur un indice vedette Dax en légère baisse de 0,06% à 12H54 GMT. Le titre Porsche perdait lui 0,43% à 46,80 euros sur le marché libre.