Porsche (-0,96% à 46,55 euros) a annoncé qu'il était en discussions exclusives avec l'émirat du Qatar, qui pourrait entrer au sein de son capital. "Les discussions se déroulent dans une bonne atmosphère", a précisé le fabricant allemand de voitures de sport. Selon une source proche des discussions citée par Reuters, le groupe négocie actuellement avec le fonds souverain qatari Qatar Investment Autorithy (QIA). Ce dernier pourrait prendre une participation dans Porsche ou acheter des options Volkswagen détenues par le constructeur automobile.
Selon le Financial Times, QIA pourrait acquérir jusqu'à 25% de Porsche SE, via une augmentation de capital susceptible d'atteindre 4,5 milliards d'euros. Les milliardaires des familles Porsche et Piêch pourraient céder le contrôle du groupe.
Cette opération devrait également permettre de renflouer Porsche, qui a encore besoin de 1,75 milliard d'euros pour assurer son refinancement. Le groupe a demandé un crédit auprès de la banque publique allemande KfW afin de combler ce déficit, ce qui a déchaîné la polémique.
Le gouvernement allemand décidera d'ici le 23 juin s'il accorde un prêt à la célèbre firme. C'est ce qu'a annoncé le secrétaire d'Etat à l'Economie Walther Otremba hier. Le fabricant de voitures de sport s'est endetté de neuf milliards d'euros en rachetant 51% de Volkswagen, dont il a renoncé à prendre le contrôle total le mois dernier.
M-L.H.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobiles - Constructeurs
Selon l'Association des constructeurs automobiles européens (Acea), le marché européen devrait fléchir de 15% à 20% cette année, entraînant la suppression de 150000 à 200000 postes. La crise incite les ménages à repousser leur achat de voiture. Les banques ont également durci leurs conditions d'octroi de crédits, ce qui pèse sur les ventes à travers les propres filiales financières des constructeurs. Certains spécialistes estiment que la crise ne fait que souligner les problèmes structurels du secteur, marqué par une inadéquation entre les besoins des clients et l'offre des constructeurs. Ceux-ci proposent des voitures trop puissantes, donc consommant trop d'essence, ou trop chères. Les considérations écologiques se développent et les véhicules électriques sont l'objet de toutes les attentions. Renault et Nissan vont consacrer 600 millions d'euros sur la période 2008-2010 dans ce domaine.