C'est une véritable dégringolade qu'a connu le titre Arcandor à l'ouverture, tombant à 1,10 euro avant de se redresser légèrement à 1,43 euro, en recul de 23,94% à la Bourse de Francfort. Et pour cause : un dépôt de bilan du groupe de distribution et de tourisme ce lundi est envisagé par les autorités. Les perspectives du groupe allemand, moroses, se sont encore dégradées ce week-end. Peer Steinbrck, le ministre des Finances allemand, a déclaré qu'une faillite du groupe n'est «absolument pas exclue».
«Si certaines questions ne sont pas réglées, un dépôt de bilan n'est pas exclu en tant qu'OPTION de dernier recours», a-t-il déclaré. Le ministre a précisé que les actionnaires d'Arcandor devaient «prendre leurs responsabilités» face aux difficultés du groupe.
Dimanche, un porte-parole d'Arcandor avait révélé que la mise en faillite pourrait être inévitable s'il ne recevait pas d'aide publique.
Samedi, la chancelière allemande Angela Merkel avait qualifié d'«inadmissible» la demande d'aide publique d'Arcandor. «Il faut exiger plus des propriétaires et créanciers d'Arcandor, d'autant que certains secteurs de l'entreprise sont économiquement en bonne santé comme par exemple celui du tourisme», avait-elle déclaré. «Ce sont des questions qui doivent recevoir des réponses avant qu'on ne songe à une aide publique», avait ajouté la chancelière.
Arcandor réclame à l'Etat allemand un prêt de 437 millions d'euros qui serait octroyé par la banque publique KfW.
Au vu de l'évolution du cours de bourse du groupe, les investisseurs ne semblent pas attendre de geste de Berlin.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Hotellerie et loisirs
L'OMT estime qu'avec la crise économique le nombre de touristes dans le monde devrait reculer de 2% cette année. Elle n'exclut pas un recul encore plus important ce qui constituerait une récession sans précédent pour le secteur. Il s'agit de la première baisse du nombre de touristes depuis 2003, année du déclenchement de la guerre en Irak, et du virus SRAS en Asie. Cette année-là, le secteur mondial avait affiché une activité en retrait de 1,3%. Le tourisme en Asie-Pacifique, en Afrique et au Proche-Orient devrait poursuivre sa progression. Par contre, en 2009, l'Europe sera la région la plus touchée par cette récession. Pour réagir à cette situation, la France, l'Italie et l'Espagne, habituellement en concurrence pour attirer les visiteurs, ont conclu un accord pour développer des séjours thématiques à destination des touristes russes, indiens, chinois et sud-américains. En Italie (qui attire 44 millions de touristes par an), les acteurs du secteur ont demandé une aide au gouvernement. En Espagne, le nombre de touriste a décliné de 2,6% à 57,4 millions l'an passé.