Le cours de HSBC recule de 2,06% à 524,50 pence sur le marché londonien sur fond de rumeurs concernant une éventuelle vente de la participation de Saad Group. Selon des traders cités par le Financial Times, le conglomérat saoudien pourrait être tenté de procéder à des prises de bénéfices sur la première banque européenne. «Les banques ont connu une hausse particulièrement puissante depuis leurs points bas, et aujourd'hui les investisseurs se demandent si ce mouvement n'a pas été trop fort et trop vite», déclare un trader cité par le FT.
«Maintenant que les volumes sont très faibles, ils réagissent avec plus d'ampleur qu'ils ne l'auraient fait autrement».
La participation de Saad est redescendue à moins de 3% en décembre dernier, rappelle l'agence Reuters. Le franchissement de ce seuil à la baisse signifie que le groupe n'est plus tenu d'informer le public de ses modifications.
Les rumeurs de sortie de Saad Group du capital de HSBC sont apparues suite au désengagement du fonds souverain d'Abou Dhabi dans la banque britannique Barclays. Suite à ce mouvement, certains avaient évoqué leurs craintes que d'autres fonds ne cherchent également à prendre leurs bénéfices sur leurs participations dans divers établissements britanniques.
Ce fonds, qui avait aidé Barclays à éviter une recapitalisation par l'Etat en octobre dernier, a réalisé une plus-value de 1,46 milliard de livres sterling (1,7 milliard d'euros) à l'issue de cette cession.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
HSBC, pour HongKong & Shangai Banking Corporation, a été créée en 1865 pour financer les échanges commerciaux entre la Chine et l'Europe. Aujourd'hui, basée à Londres, HSBC Holdings est la deuxième banque mondiale (par la capitalisation boursière).
Ses activités se répartissent entre les services financiers aux particuliers, la banque commerciale, la banque de financement et d'investissement, la banque privée et le crédit à la consommation. A l'international, HSBC Holdings intervient principalement aux Etats-Unis, en Europe, à Hong-Kong et dans le reste de l'Asie-Pacifique. Le groupe compte 9600 bureaux répartis dans 76 pays.
Les points forts de la valeur
- Le groupe dispose d'importants fonds propres et d'une structure financière saine.
- Depuis l'entrée d'HSBC sur le marché du crédit à la consommation, les activités du groupe sont bien réparties entre services aux entreprises et aux particuliers.
- HSBC est mieux positionnée que ses concurrentes européennes sur les marchés émergents à fort potentiel de croissance (Mexique, Brésil, Chine et Inde).
- La forte implantation d'HSBC en Asie la met plus à l'abri des difficultés du secteur financier occidental que ses concurrents.
Les points faibles de la valeur
- La baisse du dollar, dans lequel sont libellés les dividendes, a un impact négatif sur le cours de l'action et ne profite pas aux actionnaires britanniques d'HSBC.
- Le risque d'un ralentissement de l'économie américaine pèse sur le résultat du groupe étant donné les créances douteuses détenues par la banque sur ce marché.
- Bien que les marchés émergents, en particulier en Asie, continuent de soutenir la banque britannique, la crise du "subprime" a détérioré les performances du groupe.
Comment suivre la valeur
Les indicateurs qui relatent l'état de santé des économies asiatiques ou d'Amérique Latine sont à suivre de près. Par ailleurs, en tant que valeur financière, le titre est sensible à l'évolution des taux d'intérêts. Du fait de son positionnement sur la banque d'investissement, le groupe est dépendant de l'évolution des marchés financiers. Enfin, au titre de son activité de banque de détail, HSBC Holdings est sensible à la fois au niveau d'épargne et au niveau de consommation des ménages. En raison de la crise actuelle du crédit, le titre est plus sensible aux variations des grandes valeurs financières.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Selon le BCG, la crise va amener les banques à profondément changer leur modèle. Il deviendra nécessaire pour elles de se concentrer sur leurs clients, et non plus sur leurs produits. Les changements devraient notamment porter sur la taille de leur portefeuille d'activités, leur modèle de gouvernance, leur stratégie opérationnelle. En France, la fusion entre les Caisses d'Epargne et les Banques Populaires, les deux maisons mères de Natixis, va donner naissance à la deuxième banque française. Cette opération intervient alors que les deux établissements ont enregistré de mauvaises performances en 2008. Les Caisses d'Epargne ont enregistré leur première perte historique (2 milliards d'euros) tandis que les Banques Populaires ont pâti de leur première perte depuis la Seconde Guerre mondiale. L'Etat, qui pourrait en détenir jusqu'à 20%, va injecter 5 milliards d'euros dans le nouvel ensemble. La nomination à sa tête de l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée, François Pérol, a suscité une polémique, en soulignant l'irruption de l'Etat dans la gouvernance.