Hachette Filipacchi Media US, la filiale Américaine de Lagardère Active, a annoncé l'acquisition par Bonnier de cinq publications spécialisées : Popular Photography, Flying, Boating, Sound & Vision et American Photo.
« Pour HFM US cette opération correspond à un mouvement stratégique, annoncé de longue date, pour opérer un recentrage sur ses segments cibles : le féminin et l'automobile, tout en cédant ses magazines spécialisés qui représentent, à date, moins de 10 % de son activité print aux USA. Il s'agit également d'allouer les ressources nécessaires au déploiement bi média (print et numérique) de ces segments », a précisé le groupe de médias.
HFM US a précisé que les cinq titres cédés à Bonnier le sont avec leurs diverses extensions de marque : sites web, édition de livres, accords de licence, vidéo et événementiel.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Lagardère a organisé ses activités médias en quatre branches. Lagardère Services regroupe ses activités de distribution de presse et de produits de communication et de loisirs. Il s'agit de la plus importante branche du pôle médias, avec plus de 40% des ventes. Lagardère Publishing comprend ses activités d'édition et de distribution de livres. Lagardère détient notamment les éditions Hachette, Hatier, Grasset, Larousse, Dalloz..., et est numéro un du livre de poche en France. En rachetant la branche édition de l'Américain Time Warner, le groupe français est devenu l'un des leaders mondiaux du secteur. Lagardère Active réunit, d'une part, les activités d'éditeur de magazines du groupe (Elle, Paris Match...) et, d'autre part, ses activités audiovisuelles (Europe 1, Canal J...) et numériques. Lagardère Sports est, elle, spécialisée dans la gestion et le marketing des droits sportifs. Enfin, le secteur des hautes technologies (aéronautique, espace, défense) représente l'autre pôle d'activité du groupe qui détient une participation de 12,51% dans EADS. Lagardère a signé un protocole d'accord définitif concernant la prise de participation majoritaire de Butler Capital Partners dans le groupe Virgin. Virgin est l'un des leaders en France de la distribution de produits culturels, avec un chiffre d'affaires consolidé de l'ordre de 400 millions d'euros.
Les points forts de la valeur
- Le portefeuille d'activités de Lagardère dans les médias est diversifié, avec une présence dans des métiers cycliques (presse et audiovisuel) dépendant des investissements publicitaires et dans des métiers contra-cycliques, comme la distribution et les livres, qui résistent mieux en période de retournement conjoncturel.
-Lagardère se rapproche un peu plus d'un statut de "pur" groupe de médias, ce qui se traduit par une réduction de la décote de conglomérat qui lui était appliquée grâce à la cession de la moitié de sa participation dans EADS.
- La situation financière de Lagardère est saine et son exposition au dollar est limitée.
- Le groupe souhaite renforcer sa présence dans les contenus media à fort potentiel. Il a ainsi racheté Sportfive, leader européen dans la gestion des droits marketing et audiovisuels sportifs, qui devrait lui assurer des revenus récurrents et bien margés.
Les points faibles de la valeur
- Le statut juridique de la société (la commandite, qui permet de dissocier l'exercice du pouvoir de la détention du capital) interdit toute tentative d'offre publique d'achat.
- Le groupe doit améliorer la rentabilité de son activité presse qui est confronté à la concurrence des médias sur Internet.
- Les activités distribution s'apparentent davantage à de la distribution spécialisée qu'à des médias, ce qui brouille l'image du groupe.
Comment suivre la valeur
- Du fait de sa grande diversité, Lagardère est sensible à de multiples éléments. Le titre est par exemple sensible à la santé du secteur aéronautique. Dans le pôle communications, l'activité Presse est sensible à l'évolution de la publicité, mais également au cours du papier, matière première de base, alors que l'activité Livres est défensive.
- Enfin, le recentrage du groupe sur les médias devrait contribuer à réduire la décote du titre.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Aéronautique - Défense
Le marché aéronautique subit les retombées du recul du trafic aérien et des difficultés pesant sur le financement des avions. Les annulations de commandes ne cessent de se multiplier. Boeing compte 33 annulations de commandes de son B787. Quant à Airbus, après le report de livraison de deux A 380 à Air France en 2009, Emirates, le plus important client de l'A 380, pourrait décaler le rythme de livraison des siens. L'impact financier sera conséquent pour la filiale d'EADS car 70% du prix de l'avion est réglé à la livraison. Si les avionneurs semblent mieux se porter que les compagnies aériennes c'est en partie parce que les cycles de production comme la durée de vie des produits sont longs. Le secteur ne réagit donc pas aussi rapidement que les autres industries Ainsi le dirigeant d'EADS estime que c'est réellement en 2010 que l'impact de la crise se fera ressentir. Pour éviter toute surcapacité, la production d'A 320 va être maintenue à 34 appareils et celle d'A 330-340 long-courrier à 8,5 par mois.
Communication - Medias
La presse écrite européenne est dans une phase de restructuration, sous l'effet de la crise et de la concurrence d'Internet. La chute des recettes publicitaires fragilise de nombreux titres. Ainsi le belge De Persgroep a racheté le premier éditeur de quotidiens néerlandais PCM. Les suisses Edipresse (« 24 Heures », « Le Matin », « La Tribune de Genève »...) et Tamedia (« Tages Anzeiger », « Der Bund ») ont choisi de se rapprocher pour faire face au défi numérique. En Allemagne, le leader Springer vient de céder tous ses journaux régionaux à son concurrent Madsack. D'autres opérations devraient encore se produire en Europe. En France, plusieurs titres ont fusionné pour bénéficier d'économies d'échelle ou accroître leur pouvoir de négociation face aux distributeurs. Ainsi « TV Magazine » (groupe Le Figaro) s'est allié à « TV Hebdo » (groupe Lagardère). Auparavant, le groupe EBRA avait rapproché la « Liberté de l'Est » et « l'Est républicain », pour créer « Vosges Matin ». Quant au belge Roularta Media Group il a choisi de fusionner « Studio » et « Ciné Live » pour donner naissance à « Studio Ciné Live ».