Le gouvernement américain doit annoncer la semaine prochaine les noms des établissements financiers autorisés à rembourser les fonds publics qui leur ont été octroyés par le biais du plan de soutien au secteur, le Troubled Asset Relief Program (ou Tarp). Les groupes américains qui le peuvent cherchent à rembourser ses fonds le plus rapidement possible en raison des contraintes qui y sont attachées, notamment en matière de rémunération des dirigeants.
Plusieurs groupes annoncent déjà leur intention de procéder à des levées de fonds en vue de rembourser l'aide de l'Etat fédéral. Morgan Stanley (- 3,45% à 28,98 dollars) a indiqué vouloir lever 2,2 milliards de dollars dans cette optique, en émettant des actions ordinaires. Ses actionnaires, China Investment Corp et Mitsubishi UFJ Financial Group pourraient y participer. Morgan Stanley, qui a levé 8 milliards de dollars le mois dernier, espère pouvoir rembourser avant la fin du mois les 10 milliards que lui a prêtés le gouvernement.
JPMorgan a pour sa part mis sur le marché 142 millions d'actions à 35,25 dollars pièce selon les sources de Reuters. La banque américaine espère lever 5 milliards de dollars. Les tests de résistance (ou stress tests) menés sur JPMorgan avaient permis au gouvernement américain de déterminer que la banque n'avait pas besoin d'augmenter ses capitaux propres.
La situation est identique pour American Express, qui fait également partie des neuf groupes qui n'ont pas besoin de capitaux supplémentaires selon l'administration Obama. Le numéro un américain des cartes de crédit a, lui, annoncé le lancement d'une offre publique de 500 millions de dollars en titres ordinaires.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Selon le BCG, la crise va amener les banques à profondément changer leur modèle. Il deviendra nécessaire pour elles de se concentrer sur leurs clients, et non plus sur leurs produits. Les changements devraient notamment porter sur la taille de leur portefeuille d'activités, leur modèle de gouvernance, leur stratégie opérationnelle. En France, la fusion entre les Caisses d'Epargne et les Banques Populaires, les deux maisons mères de Natixis, va donner naissance à la deuxième banque française. Cette opération intervient alors que les deux établissements ont enregistré de mauvaises performances en 2008. Les Caisses d'Epargne ont enregistré leur première perte historique (2 milliards d'euros) tandis que les Banques Populaires ont pâti de leur première perte depuis la Seconde Guerre mondiale. L'Etat, qui pourrait en détenir jusqu'à 20%, va injecter 5 milliards d'euros dans le nouvel ensemble. La nomination à sa tête de l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée, François Pérol, a suscité une polémique, en soulignant l'irruption de l'Etat dans la gouvernance.