GM, dont la cotation est suspendue, a été placé sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites afin de se restructurer. Il s'agit de la plus importante faillite industrielle de l'histoire des Etats-Unis. A son apogée dans les années 50, la firme de Detroit fabriquait un véhicule sur deux aux Etats-Unis et son état de santé se confondait avec celui du pays. Déjà lourdement handicapé par des coûts de production trop élevés et des modèles inadaptés à la demande, le coup de grâce pour GM est venu de la crise du crédit qui a entraîné par le fond le marché automobile mondial.
A l'issue de la restructuration qui va être menée, le gouvernement américain détiendra 60% du capital du « nouveau GM », après avoir y injecté 30,1 milliards de dollars supplémentaires. Au total, le contribuable américain aura versé 50 milliards de dollars au constructeur automobile. General Motors, surnommé ironiquement « Government Motors », sera également détenu à hauteur de 12% par le Canada qui apportera une aide 9,5 milliards de dollars.
Les autres actionnaires sont le fonds géré par le syndicat américain de l'automobile (UAW) avec 17,5% de la société et les créanciers obligataires, 10%. Ils détiendront également une OPTION leur permettant de prendre respectivement 2,5% et 15% supplémentaires de GM.
L'objectif de la restructuration est de créer un GM plus petit et plus efficace. L'Etat américain souhaite que GM soit rentable même dans un marché automobile domestique aussi déprimé que cette année au cours de laquelle environ 10 millions de véhicules devraient être vendus. Actuellement, la firme de Detroit ne peut atteindre l'équilibre que dans un marché de 16 millions de voitures.
GM va donc fermer 11 sites de production et mettre au chômage technique trois autres usines. GM a déjà annoncé qu'il ramènerait ses effectifs aux Etats-Unis à 40000 en 2010 contre 61000 en 2008. Sur le plan commercial, le constructeur automobile va réduire le nombre de ses concessionnaires de 2600, soit 40%, et se concentrer sur quatre marques : Chevrolet, Cadillac, Buick et GMC.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobiles - Constructeurs
Selon l'Association des constructeurs automobiles européens (Acea), le marché européen devrait fléchir de 15% à 20% cette année, entraînant la suppression de 150000 à 200000 postes. La crise incite les ménages à repousser leur achat de voiture. Les banques ont également durci leurs conditions d'octroi de crédits, ce qui pèse sur les ventes à travers les propres filiales financières des constructeurs. Certains spécialistes estiment que la crise ne fait que souligner les problèmes structurels du secteur, marqué par une inadéquation entre les besoins des clients et l'offre des constructeurs. Ceux-ci proposent des voitures trop puissantes, donc consommant trop d'essence, ou trop chères. Les considérations écologiques se développent et les véhicules électriques sont l'objet de toutes les attentions. Renault et Nissan vont consacrer 600 millions d'euros sur la période 2008-2010 dans ce domaine.