La page de la bulle spéculative internet va être définitivement tournée chez Time Warner (-0,35% à 22,92 dollars). Le groupe de média a confirmé aujourd'hui que sa division Internet AOL deviendrait une société indépendante cotée d'ici à la fin de l'année. Il semble loin le temps où le groupe de médias s'appelait encore AOL Time Warner. Pourtant, l'acquisition du fournisseur d'accès Internet pour 147 milliards de dollars ne date que de 2001. Acteur intournable des débuts d'Internet aux Etats-Unis, AOL a vu son portefeuille d'abonné fondre irrémédiablement avec l'émergence du haut débit.
La tentative de passage vers un modèle basé sur la publicité n'a jamais donné les résultats escomptés. La performance opérationnelle d'AOL n'a cessé de peser sur celle de sa maison-mère.
« Cette séparation est une nouvelle étape critique dans le remodelage de Time Warner que nous avons entamé au début de l'année dernière. Elle nous permettra de nous concentrer encore plus sur NOS activités de contenus » a expliqué Jeff Bewkes, PDG du groupe.
La scission d'AOL, qui était attendue depuis longtemps, intervient en effet après celle de son activité filiale de câblo-opérateur Time Warner Cable, l'année dernière.
Time Warner est désormais recentré sur ses activités de contenus dans la presse (Time), la télévision (HBO, CNN...) et le cinéma avec les studios Warner Brothers.
Quant à AOL redevenue célibataire, elle se concentra sur ses marques et ses services Internet qui touchent actuellement plus de 107 millions de visiteurs uniques par mois.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Medias
La presse écrite européenne est dans une phase de restructuration, sous l'effet de la crise et de la concurrence d'Internet. La chute des recettes publicitaires fragilise de nombreux titres. Ainsi le belge De Persgroep a racheté le premier éditeur de quotidiens néerlandais PCM. Les suisses Edipresse (« 24 Heures », « Le Matin », « La Tribune de Genève »...) et Tamedia (« Tages Anzeiger », « Der Bund ») ont choisi de se rapprocher pour faire face au défi numérique. En Allemagne, le leader Springer vient de céder tous ses journaux régionaux à son concurrent Madsack. D'autres opérations devraient encore se produire en Europe. En France, plusieurs titres ont fusionné pour bénéficier d'économies d'échelle ou accroître leur pouvoir de négociation face aux distributeurs. Ainsi « TV Magazine » (groupe Le Figaro) s'est allié à « TV Hebdo » (groupe Lagardère). Auparavant, le groupe EBRA avait rapproché la « Liberté de l'Est » et « l'Est républicain », pour créer « Vosges Matin ». Quant au belge Roularta Media Group il a choisi de fusionner « Studio » et « Ciné Live » pour donner naissance à « Studio Ciné Live ».