Ubisoft a réalisé un résultat net de 68,8 millions d'euros au titre de l'exercice 2008-09 contre 109,8 millions d'euros au cours de l'exercice précédent. Le résultat opérationnel courant avant rémunérations payées en actions s'est établi à 128,7 millions d'euros, soit 12,2% du chiffre d'affaires, en ligne avec l'objectif d'environ 12% revu en baisse lors de l'annonce du chiffre d'affaires du quatrième trimestre. Sur l'exercice 2007-08, le résultat opérationnel courant avant rémunérations payées en actions avait représenté 14,3% des ventes.
« Comme indiqué précédemment, la plus forte contribution des jeux casual (31,9% du chiffre d'affaires contre 25,4% sur l'exercice 2007-08) et de l'activité distribution (7,6% du chiffre d'affaires contre 2,8% en 2007-08) a un impact significatif sur la structure du compte de résultats », a souligné l'éditeur de jeux vidéo.
Ubisoft a rappelé que les produits casual ont une marge brute plus faible et nécessitent moins de frais de recherche et développement mais plus de dépenses de marketing. Quant aux produits de distribution, ils ont une marge brute faible, des dépenses de marketing limitées et pas de frais de recherche et développement.
Déjà publié, le chiffre d'affaires annuel s'est élevé à 1,058 milliard d'euros, en hausse de 14,0% (18,4% à taux de change constants).
Enfin, la société a confirmé les objectifs précédemment communiqués pour l'exercice 2009-10. Le résultat opérationnel courant avant rémunérations payées en actions devrait représenter au moins 11% du chiffre d'affaires. Celui-ci devrait s'élever à environ 1,1 milliard d'euros, dont 95 millions d'euros au premier trimestre.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Ubisoft figure parmi les leaders en production, édition et distribution de jeux interactifs dans le monde. Ubisoft est présent dans 21 pays et distribue ses produits dans plus de 50 pays à travers le monde. L'éditeur de jeux vidéo dispose de plusieurs studios de développement, notamment en France, au Canada et en Chine. Les franchises clés d'Ubisoft sont : Splinter Cell, Ghost Recon, Rayman et Rainbow Six. Electronic Arts détient 15,37% du capital et 24,86% des droits de vote d'Ubisoft.
Les points forts de la valeur
- Ubisoft s'est positionné très tôt sur les jeux pour les consoles de nouvelle génération, ce qui lui permet de bénéficier à plein de la phase d'accélération de la croissance du cycle du secteur.
- Ubisoft est devenu l'un des plus importants créateurs de marques du secteur des jeux vidéo. Chaque lancement est un pari risqué mais assure une récurrence du chiffre d'affaires et une marge plus importante que les licences.
- Le titre revêt un attrait spéculatif avec l'entrée non sollicitée de l'éditeur américain de jeux vidéo Electronic Arts à hauteur de 15,4 % au capital d'Ubisoft, qui continue d'affirmer sa volonté d'indépendance. Le groupe pourrait toutefois ne pas être opposé à son rachat par un grand groupe de divertissement.
- Ubisoft est devenu un acteur mondial et dispose des capacités pour développer des jeux pour toutes les plates-formes.
Les points faibles de la valeur
- Les charges de développement et de lancement des nouveaux jeux sont en constante augmentation, sans que le succès soit garanti. Il faut désormais compter 15 à 20 millions d'euros d'investissement (hors marketing) pour un jeu à succès.
- Le titre est jugé suffisamment valorisé par certains analystes.
Comment suivre la valeur
- Le succès de la société dépend avant tout de la solidité de son catalogue. La présentation des jeux en instance de sortie se fait notamment lors des salons professionnels comme l'E3 (Electronic Entertainment Expo) à Los Angeles.
- La fin d'année est cruciale pour tous les éditeurs de jeux vidéos, qui réalisent la majeure partie de leur chiffre d'affaires entre septembre et janvier (avec un pic pour les fêtes).
- Le marché des jeux est entré dans la phase de hausse de son cycle grâce à l'arrivée des consoles de nouvelle génération.
- La tendance du marché américain des jeux vidéos préfigure généralement de quelques mois celle du marché européen.
- Le secteur du jeu vidéo dépasse progressivement le périmètre des consoles dédiées et des ordinateurs personnels. Il devient de plus en plus accessible sur une multitude de supports (téléphones portables, Internet, assistants personnels, lecteurs MP3...).
- Le mouvement de concentration est engagé et devrait s'accélérer. Il y a une dizaine de grands éditeurs-distributeurs de jeux vidéo dans le monde. A terme, il ne devrait plus en rester que cinq ou six.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - Jeux vidéo
Les éditeurs de jeux anticipent une année 2009 difficile. Le français Ubisoft a revu à la baisse ses prévisions pour 2009. Pour l'ensemble de l'exercice, le chiffre d'affaires ne sera plus de 1,05 milliard d'euros, mais se situera dans une fourchette de 1,04 à 1,06 milliard. La marge opérationnelle sera pour sa part comprise entre 12 et 13%, et non d'au moins 13%. Quant à Electronic Arts, il avait d'abord annoncé 600 suppressions de postes, puis ce chiffre a été porté à 1000 en décembre, et à 1100 aujourd'hui, soit 11% de ses effectifs. Les difficultés des éditeurs sont soulignées par les mauvaises performances de THQ sur la fin de l'année 2008. Durant la période septembre-décembre 2008, la plus intéressante de l'année avec les fêtes de Noêl et de Thanksgiving, l'Américain a pâti d'une chute de 30% de son chiffre d'affaires et d'une perte de près de 200 millions de dollars. Le groupe a décidé de réduire le quart de ses effectifs, soit 600 personnes.