Le dépôt de bilan de General Motors (- 15,28% à 1,22 dollar) n'a jamais été aussi proche après l'échec de l'offre de conversion de sa dette obligataire en actions. Dans un communiqué, le constructeur américain a indiqué que le montant des titres apportés à l'offre était «substantiellement inférieur » à l'objectif fixé. La firme de Detroit souhaitait échanger au moins 90% de sa dette obligataire, soit environ 24 milliards de dollars, contre des actions. Les créanciers obligataires estimaient que les termes de la proposition étaient défavorables en comparaison de ceux obtenus par les syndicats.
GM a annoncé que son conseil d'administration allait se réunir pour décider des mesures à prendre à la lumière de cet échec. En tout état de cause, l'administration Obama a fixé au 1er juin la date limite pour la présentation par le groupe d'un plan de restructuration viable. Ce que les investisseurs jugent très peu probable. GM devrait donc être placé sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites dans les prochains jours.
La faillite de GM n'étant pas une surprise, le gouvernement a déjà planifié sa renaissance. Selon la presse, le Trésor américain prévoit de créer une nouvelle version de GM qui regrouperait ses actifs les plus attractifs, comme les marques Cadillac et Chevrolet, ainsi que certains sites de production. Le reste de la société serait vendu ou liquidé.
Au final, le gouvernement américain devrait détenir environ 70% de la nouvelle société contre 17,5% pour un fond géré par le syndicat américain de l'automobile. Ce dernier disposerait en outre d'une OPTION pour monter à 20% du capital et de 6,5 milliards de dollars de titres préférentiels offrant un rendement de 9%. Selon le projet précédent, l'Etat devrait détenir 50% de la société et le syndicat, 39%. Selon les deux moutures, les créanciers obtiendraient environ 10% des actions.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Chapitres 11 et 7 (loi sur les : Le "Chapter 11" fait référence à la loi sur les faillites du code du commerce aux Etats-Unis. Lorsqu'une société se déclare incapable d'honorer ses dettes, elle peut demander à être placée sous protection de cette loi, qui lui offre, sans annuler ses dettes, un répit afin de mener à bien sa réorganisation et de restructurer son endettement. L'entreprise continue son activité et, sous la supervision d'un comité représentant les intérêts des créditeurs et des actionnaires, propose un plan de sauvetage qui doit être validé devant un tribunal. A noter que le chapitre 7 fait référence à la liquidation judiciaire pure et simple.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobiles - Constructeurs
Selon l'Association des constructeurs automobiles européens (Acea), le marché européen devrait fléchir de 15% à 20% cette année, entraînant la suppression de 150000 à 200000 postes. La crise incite les ménages à repousser leur achat de voiture. Les banques ont également durci leurs conditions d'octroi de crédits, ce qui pèse sur les ventes à travers les propres filiales financières des constructeurs. Certains spécialistes estiment que la crise ne fait que souligner les problèmes structurels du secteur, marqué par une inadéquation entre les besoins des clients et l'offre des constructeurs. Ceux-ci proposent des voitures trop puissantes, donc consommant trop d'essence, ou trop chères. Les considérations écologiques se développent et les véhicules électriques sont l'objet de toutes les attentions. Renault et Nissan vont consacrer 600 millions d'euros sur la période 2008-2010 dans ce domaine.