L'action General Motors chute de 6,77% à 1,79 dollar alors que sa mise sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites semble de plus en plus probable. Si le « Washington Post » affirme que son sort sera scellé dès la semaine prochaine, une source proche du dossier a, elle, indiqué à Reuters que rien n'était encore joué. Le destin du constructeur automobile américain repose dans les mains des détenteurs de ses 27 milliards de dollars de dettes obligataires.
GM dispose de jusqu'à mardi pour leur faire accepter la conversion de leurs titres en actions. Selon les analystes, la tâche semble impossible car au moins 90% de ces créanciers doivent approuver cet accord pour que le dépôt de bilan soit évité. D'autant plus que cette conversion ne leur donnera que 10% du capital de la société, contre 50% pour l'Etat et 40% pour le syndicat américain de l'automobile (UAW).
Dans l'hypothèse d'un dépôt de bilan de GM, l'administration Obama prévoit de lui verser près de 30 milliards de dollars supplémentaires, selon le « Washington Post ». Une telle injection de capitaux porterait l'investissement du gouvernement à 45 milliards de dollars. L'Etat américain souhaite faire de GM une société plus compétitive, capable d'atteindre l'équilibre même dans un marché automobile domestique aussi déprimé que cette année.
(C.J)
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobiles - Constructeurs
Selon l'Association des constructeurs automobiles européens (Acea), le marché européen devrait fléchir de 15% à 20% cette année, entraînant la suppression de 150000 à 200000 postes. La crise incite les ménages à repousser leur achat de voiture. Les banques ont également durci leurs conditions d'octroi de crédits, ce qui pèse sur les ventes à travers les propres filiales financières des constructeurs. Certains spécialistes estiment que la crise ne fait que souligner les problèmes structurels du secteur, marqué par une inadéquation entre les besoins des clients et l'offre des constructeurs. Ceux-ci proposent des voitures trop puissantes, donc consommant trop d'essence, ou trop chères. Les considérations écologiques se développent et les véhicules électriques sont l'objet de toutes les attentions. Renault et Nissan vont consacrer 600 millions d'euros sur la période 2008-2010 dans ce domaine.