Bank of America (BoA) a annoncé hier avoir récolté 13,47 milliards de dollars (soit près de 10 milliards d'euros) à l'issue de son augmentation de capital. A New York, le titre s'accorde aujourd'hui une hausse de 8,18% à 12,17 dollars. Dans un communiqué, la banque américaine dit avoir émis 1,25 milliard d'actions depuis le début du programme à un prix moyen de 10,77 dollars. Selon les informations de CNBC, Bank of America pourrait renouveler l'opération.
Elle serait sur le point de mettre sur le marché 825 millions d'actions au prix de 10 dollars par action pour tenter de lever 8,25 milliards de dollars supplémentaires.
En effet, le test de résistance (ou «stress test») mené par le gouvernement américain a montré que Bank of America devait lever 33,9 milliards de dollars.
Les 7,3 milliards de dollars récoltés suite à la vente de la participation de l'américain dans China Construction Bank, ajoutés à la levée de fonds, sont loin d'atteindre cette somme. Bank of America a annoncé son intention de lever des fonds supplémentaires par plusieurs moyens, notamment des cessions d'actifs.
Kenneth Lewis, le directeur général de Bank of America, a déclaré aujourd'hui lors d'une conférence à Londres que le pire de la crise économique était probablement passé. «Nous sommes à l'orée de ce qui devrait être une reprise économique lente mais durable», a-t-il affirmé. «Ce sera encore très difficile, mais je pense que le pire est réellement derrière nous», a-t-il ajouté.
Il a par ailleurs prédit de nouvelles fusions parmi les banques américaines, mais a déclaré que Bank of America n'y participerait pas. «Les fusions acquisitions s'accélèreront pour les autres», a-t-il déclaré, ajoutant que «chez Bank of America, nous avons suffisamment à faire en ce moment».
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
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Selon le BCG, la crise va amener les banques à profondément changer leur modèle. Il deviendra nécessaire pour elles de se concentrer sur leurs clients, et non plus sur leurs produits. Les changements devraient notamment porter sur la taille de leur portefeuille d'activités, leur modèle de gouvernance, leur stratégie opérationnelle. En France, la fusion entre les Caisses d'Epargne et les Banques Populaires, les deux maisons mères de Natixis, va donner naissance à la deuxième banque française. Cette opération intervient alors que les deux établissements ont enregistré de mauvaises performances en 2008. Les Caisses d'Epargne ont enregistré leur première perte historique (2 milliards d'euros) tandis que les Banques Populaires ont pâti de leur première perte depuis la Seconde Guerre mondiale. L'Etat, qui pourrait en détenir jusqu'à 20%, va injecter 5 milliards d'euros dans le nouvel ensemble. La nomination à sa tête de l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée, François Pérol, a suscité une polémique, en soulignant l'irruption de l'Etat dans la gouvernance.