Le titre Barclays s'accorde 4,55% à 264,50 pence, après la parution d'un article du Financial Times annonçant que la banque négocie la cession de Barclays Global Investors. L'établissement britannique chercherait à se défaire de cette filiale de gestion d'actifs afin de renforcer ses comptes. Le montant de la transaction pourrait s'élever à quelque 10 milliards de dollars (7,3 milliards d'euros), précise le quotidien. L'américain BlackRock ferait partie des acquéreurs potentiels, selon les sources du FT.
Les actifs sous gestion de BlackRock atteignent aujourd'hui 1,28 milliard de dollars. Un rachat de BGI lui permettrait de se renforcer sur le marché des ETF (exchange-traded funds), une activité clef en terme de gestion d'actifs.
Si Barclays parvenait à se défaire de BGI, cette cession interviendrait un mois à peine après la vente d'iShares, une filiale de BGI spécialisée dans les fonds indiciels. Cette filiale avait été rachetée par le fonds d'investissement CVC Capital Partners pour 4,4 milliards de dollars (3,35 milliards d'euros).
Barclays, qui a toujours refusé l'aide du gouvernement britannique contrairement à plusieurs de ses compatriotes, a indiqué qu'il comptait rehausser ses capitaux propres grâce à la vente d'iShares. Barclays a passé en mars un test de résistance («stress test») conduit par la Financial Services Authority. La FSA avait alors conclu que Barclays pouvait affronter une récession sévère. La banque espère toutefois accentuer ses bénéfices en renforçant son bilan, selon le FT.
En 2008, BGI a enregistré un bénéfice avant impôt de 595 millions de livres dont 288 millions pour iShares.
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Selon le BCG, la crise va amener les banques à profondément changer leur modèle. Il deviendra nécessaire pour elles de se concentrer sur leurs clients, et non plus sur leurs produits. Les changements devraient notamment porter sur la taille de leur portefeuille d'activités, leur modèle de gouvernance, leur stratégie opérationnelle. En France, la fusion entre les Caisses d'Epargne et les Banques Populaires, les deux maisons mères de Natixis, va donner naissance à la deuxième banque française. Cette opération intervient alors que les deux établissements ont enregistré de mauvaises performances en 2008. Les Caisses d'Epargne ont enregistré leur première perte historique (2 milliards d'euros) tandis que les Banques Populaires ont pâti de leur première perte depuis la Seconde Guerre mondiale. L'Etat, qui pourrait en détenir jusqu'à 20%, va injecter 5 milliards d'euros dans le nouvel ensemble. La nomination à sa tête de l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée, François Pérol, a suscité une polémique, en soulignant l'irruption de l'Etat dans la gouvernance.