Le titre Fortis évolue autour de l'équilibre, avec une progression de 0,58% à 2,08 euros dans l'après-midi, après la publication des résultats. Le groupe belgo-néerlandais est parvenu à enregistrer un bénéfice net de 44 millions d'euros au premier trimestre. Le groupe, pourtant, a été pénalisé par des dépréciations de près de 100 millions d'euros sur son portefeuille d'investissement.
Fortis se veut par ailleurs optimiste pour le deuxième trimestre : «Les rentrées de capitaux en avril et pendant la première moitié de mai se sont maintenues au niveau du premier trimestre 2009, confirmant les signaux commerciaux positifs observés au premier trimestre», a déclaré la banque dans son communiqué. Sur les trois premiers mois de l'année, ces rentrées de capitaux accusent néanmoins un recul de 2% par rapport au premier trimestre 2008, à 4,2 millions d'euros.
Fortis a par ailleurs assuré que la solvabilité du groupe resterait élevée.
Cet optimisme affiché ne fait toutefois pas oublier que Fortis a d- être démantelé et vendu en partie à BNP Paribas après avoir frôlé la faillite. Fin 2008, une injection de 11,2 milliards d'euros menée par les Etats belge, néerlandais et luxembourgeois n'avait pas réussi à assurer la remise à flot du groupe.
De son côté, le bancassureur belge KBC connaissait une chute de 22,64% à 14,78 euros à 14,78 euros après la publication d'une nouvelle perte trimestrielle et l'annonce par l'Etat belge d'un nouveau plan d'aide.
Bruxelles a annoncé sa volonté d'accorder sa garantie sur des actifs à risque du bancassureur. Cette manoeuvre du gouvernement fait suite à deux plans d'aide conduits sur les sept derniers mois.
L'un des éléments de ce plan prévoit par ailleurs la participation de l'Etat à une augmentation de capital qui pourrait atteindre jusqu'à 2 milliards d'euros si besoin.
(An.P.)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Assurance
Face à la crise financière, qui a détérioré leurs comptes, les assureurs se regroupent. La faillite de Lehman Brothers en septembre 2008 a amputé les fonds propres de la Matmut de 2%. Quant à la Macif, sa perte indirecte suite à la faillite de Lehman Brothers, était de 2,2 millions d'euros en 2008. Les deux mutuelles se sont jointes à la Maif pour créer une société de groupe d'assurance mutuelle (SGAM ) qui devrait être opérationnelle avant la fin de l'année 2009. Leur objectif est de mettre leurs moyens en commun pour certaines activités de façon à optimiser la gestion de leurs coûts. Avec 10 millions de sociétaires, le nouvel ensemble représentera le deuxième pôle mutualiste français (avec 9,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires), derrière Covéa. Cette SGAM regroupe la GMF, MAAF et MMA (avec 10 millions de sociétaires, 12 milliards d'euros de chiffre d'affaires). Le nouvel ensemble sera le quatrième intervenant français en assurance dommages (part de marché de 11,7%) et le leader en assurance auto pour les particuliers (avec 22,4% de part de marché). Cette activité représente le métier phare des trois mutuelles.
Finance - Banques
Selon le BCG, la crise va amener les banques à profondément changer leur modèle. Il deviendra nécessaire pour elles de se concentrer sur leurs clients, et non plus sur leurs produits. Les changements devraient notamment porter sur la taille de leur portefeuille d'activités, leur modèle de gouvernance, leur stratégie opérationnelle. En France, la fusion entre les Caisses d'Epargne et les Banques Populaires, les deux maisons mères de Natixis, va donner naissance à la deuxième banque française. Cette opération intervient alors que les deux établissements ont enregistré de mauvaises performances en 2008. Les Caisses d'Epargne ont enregistré leur première perte historique (2 milliards d'euros) tandis que les Banques Populaires ont pâti de leur première perte depuis la Seconde Guerre mondiale. L'Etat, qui pourrait en détenir jusqu'à 20%, va injecter 5 milliards d'euros dans le nouvel ensemble. La nomination à sa tête de l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée, François Pérol, a suscité une polémique, en soulignant l'irruption de l'Etat dans la gouvernance.