Intel (-0,33% à 15,16 dollars) a été condamné à une amende de 1,06 milliard d'euros par la Commission européenne pour abus de position dominante dans le domaine des microprocesseurs. Il s'agit de l'amende la plus élevée jamais imposée par l'Union européenne. En 2008, Microsoft avait écopé d'une ardoise de 899 millions de dollars. Ce montant représente 4,15% du chiffre d'affaires réalisé par Intel en 2008, soit un peu moins de la moitié du maximum possible de 10% des ventes. L'enquête de la Commission faisait suite à plusieurs plaintes déposées par son concurrent, AMD.
Bruxelles estime que le groupe américain a causé du tort aux consommateurs européens et a porté atteinte à la concurrence et à l'innovation.
La Commission a jugé qu'Intel recourait à deux formes spécifiques de pratique illégale. Elle lui reproche premièrement d'avoir accordé des remises intégralement ou partiellement occultes aux fabricants d'ordinateurs à la condition qu'ils lui achètent la totalité ou la quasi-totalité des microprocesseurs dont ils avaient besoin. Intel a aussi payé un grand distributeur pour qu'il ne vende que des ordinateurs équipés de ses microprocesseurs. Bruxelles ne conteste pas les remises en elles-mêmes, mais les conditions auxquelles Intel les a accordées.
Deuxièmement, la Commission critique Intel pour avoir payé des fabricants d'ordinateurs afin d'arrêter ou de retarder le lancement de produits contenant des microprocesseurs de concurrents et de limiter les circuits de vente utilisés pour ces produits.
Intel a rapidement annoncé qu'il allait faire appel de cette décision.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
=/Semi-conducteurs/=
Si les agences de notation considèrent que la visibilité est très réduite pour le secteur cette année, les experts anticipent un recul du marché mondial. L'institut Gartner a dégradé ses prévisions et estime désormais que les ventes mondiales de semi-conducteurs devraient chuter cette année de 24% (à 194,5 milliards de dollars) alors qu'il tablait auparavant sur un recul de 16%. Dans ce contexte très chahuté, certains analystes conseillent aux fabricants de puces de réduire leurs investissements industriels, sans toutefois amputer les dépenses en R&D, essentielles au secteur. La crise ne fait qu'amplifier la concurrence, déjà acharnée, sur les prix. Ainsi Intel, qui cherche à prendre le dessus sur Advanced Micro Devices (AMD), a annoncé des baisses de prix pouvant aller jusqu'à 48% pour certains de ses processeurs.
Electronique
Selon le Simavelec (Syndicat des industries de matériels audiovisuels électroniques), un manque d'innovation devrait entraîner une baisse des ventes de téléviseurs et autres produits numériques cette année. Le chiffre d'affaires total du marché de l'électronique grand public français devrait se réduire de 900 millions d'euros par rapport à 2008 pour atteindre 6,5 milliards d'euros. Sur le segment des téléviseurs, la baisse en valeur, liée à celle des prix, inquiète les professionnels. Après une légère progression l'an passé (à 4,3 milliards d'euros), le chiffre d'affaires devrait reculer de 11% à 3,83 milliards d'euros cette année. Les marchés en développement (comme la radio numérique, la télévision mobile personnelle ou les lecteurs Blu-Ray) concentrent les espoirs des acteurs. Selon les analystes, LG Electronics devrait continuer à gagner des parts de marché en 2009. Le groupe, qui vise la deuxième place sur le marché français, souhaite porter sa part de marché à 16% cette année.