
Le groupe d'énergie italien Enel a annoncé mardi que son bénéfice net avait doublé au premier trimestre, grâce à un gain financier exceptionnel, et qu'il pourrait voir la Libye entrer à son capital.
Dans un entretien à l'agence Dow Jones Newswires, le directeur général du groupe, Fulvio Conti a indiqué que le fonds souverain libyen avait "exprimé son intérêt" pour prendre une part d'Enel, tout en ajoutant qu'il était prématuré pour parler de l'importance de cette part.
Selon M. Conti, la Libye, qui détient déjà 4,3% de la banque UniCredit et a exprimé son intérêt pour prendre une part importante du groupe pétrolier Eni, pourrait participer à l'augmentation de capital annoncée en mars ou acheter des actions sur le marché.
Enel a annoncé mardi que son bénéfice net avait doublé à 1,908 milliard d'euros au premier trimestre contre 947 millions d'euros un an plus tôt, grâce à un gain financier exceptionnel lié à l'exercice de l'OPTION de vente portant sur la part de l'espagnol Endesa détenue par Acciona.
"Ce résultat inclut pour 970 millions d'euros de revenus se référant à la variation de la +fair value+ de l'option de vente (portant sur la part de 25% du groupe d'énergie Endesa détenue par le groupe de BTP espagnol Acciona) concédée par Enel à Acciona", explique Enel.
Enel, qui détenait déjà 67% d'Endesa, a signé un accord en février avec Acciona pour prendre le contrôle du groupe d'énergie espagnol en rachetant la part détenue par Acciona.
Le gain financier s'explique par le fait que l'option ait été exercée avant son échéance, qui était fixée à avril 2010.
Au terme d'une guerre sans merci de près de deux ans ayant eu de multiples répercussions politiques et diplomatiques, Enel et Acciona avaient remporté la bataille pour le contrôle d'Endesa en 2007 face à l'allemand EON.
Les analystes misaient sur un bénéfice net de 1,1 milliard d'euros mais n'avaient pas pris en compte ce gain exceptionnel, selon un consensus établi par Dow Jones Newswires.
Le résultat brut d'exploitation (Ebitda) d'Enel a progressé de son côté de 14,1% à 3,850 milliards d'euros, en particulier grâce aux activités à l'étranger et notamment à Endesa, présent en Espagne et en Amérique latine.
Le chiffre d'affaires a en revanche reculé de 1,5% à 14,863 milliards d'euros, à cause de la contraction de la demande d'électricité due à la crise.
Au chapitre des perspectives, malgré le recul de la demande d'électricité, Enel s'attend à une croissance de ses résultats opérationnels en 2009.
Le groupe énergétique italien, dont l'Etat détient le tiers du capital, avait annoncé en mars le lancement d'ici la fin du premier semestre d'une augmentation de capital d'un maximum de 8 milliards d'euros afin de réduire une dette devenue trop lourde après la prise de contrôle totale d'Endesa.
M. Conti a indiqué à Dow jones Newswires que le groupe souhaitait "maintenir la structure actuelle de l'actionnariat", après l'opération.
Enel va également céder des actifs, dont une part de sa division énergie renouvelable et de son réseau de gaz en Italie, et couper dans ses investissements afin de diminuer ce fardeau qui s'élevait à 50,8 milliards d'euros (+1,7%) à la fin du premier trimestre.
A la Bourse de Milan, le titre Enel a fini la séance sur une hausse de de 2,44% à 4,31 euros, dans un marché en progression de 0,68%.