Le patron du groupe automobile italien Fiat, Sergio Marchionne, en lice pour reprendre le constructeur allemand Opel, pourrait garder les quatre usines allemandes du groupe, mais prévient que des suppressions d'emploi seraient inévitables, mardi, dans un entretien au quotidien Bild.
"Nous ne voulons fermer aucune des quatre usines Opel en Allemagne. J'ai besoin de ces usines pour construire suffisamment de voitures à l'avenir. Mais évidemment, il faudra que les effectifs soient réduits. Personne ne peut l'éviter. Les usines doivent devenir plus productives", selon M. Marchionne.
"Je ne peux pas encore vous dire aujourd'hui de combien de salariés nous aurons besoin. Mais ce sera moins (qu'à ce jour). Et n'oubliez pas que le premier plan de sauvetage d'Opel prévoyait la fermeture de deux usines", a-t-il ajouté.
Confronté à l'hostilité des salariés d'Opel, à la méfiance de la direction et d'une partie de la classe politique, le patron de Fiat a assuré comprendre les inquiétudes des syndicats, "mais Opel ne peut pas gagner de l'argent en gardant cette taille, et si on ne gagne pas d'argent, on ne peut pas survivre (...) c'est comme ça", a-t-il poursuivi.
M. Marchionne avait rencontré lundi le ministre de l'Economie, Karl-Theodor zu Guttenberg (CDU, centre-droit), et le ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier (SPD, social-démocrate), pour présenter son plan de reprise de la marque allemande, filiale de l'américain en détresse General Motors.
Le ministre conservateur a qualifié le projet italien d'"intéressant", tout en rappelant par ailleurs que l'équipementier canadien Magna avait aussi manifesté son intérêt pour Opel.
Au sujet de la concurrence de Magna, M. Marchionne relève que "Magna veut entrer dans le capital d'Opel avec des capitaux russes. Cela m'étonnerait que l'Etat allemand considère cela comme une bonne solution".