Le titre UBS se démarque dans un marché mitigé, avec une hausse de 3,25% à 16,22 euros après la présentation des résultats de la première banque suisse. UBS a confirmé sa perte trimestrielle de 1,975 milliard de francs suisses, soit 1,3 milliard d'euros. Ce résultat ne constitue pas une surprise, après l'avertissement sur résultat lancé à la mi-avril par la banque helvétique.
Pour l'avenir, UBS affiche des perspectives très prudentes.
«L'économie réelle n'a cessé de se détériorer et cela pèsera sur la constitution de provisions en rapport avec le crédit ces prochains trimestres», avertit la banque dans un communiqué. Un constat qui ne pèse pas sur le cours de bourse, qui enfle alors que la confiance entoure le secteur bancaire aujourd'hui.
La perte enregistrée au premier trimestre 2009, inférieure à 2 milliards de francs, semble d'ailleurs indiquer une amélioration de la situation : en 2008, la banque avait perdu 11,6 milliards de francs sur les trois premiers mois de l'année. Le produit d'exploitation est par ailleurs repassé en territoire positif en 2009, à 4,97 milliards de francs, contre - 4 milliards l'année dernière.
Autre signe témoignant d'une possible embellie : le ratio tier 1, qui s'est dégradé sur la période, passant à 10,5% contre 11% fin 2008, mais ressort néanmoins plus solide qu'attendu.
Du côté des brokers, les avis sont partagés. UBS reste neutre sur la valeur et se félicite des réductions de coûts à venir, tandis que Merrill Lynch estime que le trimestre reste faible.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Selon le BCG, la crise va amener les banques à profondément changer leur modèle. Il deviendra nécessaire pour elles de se concentrer sur leurs clients, et non plus sur leurs produits. Les changements devraient notamment porter sur la taille de leur portefeuille d'activités, leur modèle de gouvernance, leur stratégie opérationnelle. En France, la fusion entre les Caisses d'Epargne et les Banques Populaires, les deux maisons mères de Natixis, va donner naissance à la deuxième banque française. Cette opération intervient alors que les deux établissements ont enregistré de mauvaises performances en 2008. Les Caisses d'Epargne ont enregistré leur première perte historique (2 milliards d'euros) tandis que les Banques Populaires ont pâti de leur première perte depuis la Seconde Guerre mondiale. L'Etat, qui pourrait en détenir jusqu'à 20%, va injecter 5 milliards d'euros dans le nouvel ensemble. La nomination à sa tête de l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée, François Pérol, a suscité une polémique, en soulignant l'irruption de l'Etat dans la gouvernance.