Le personnel de l'usine Molex (connectique automobile) de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne) a approuvé lundi en Assemblée générale l'accord syndicats-direction repoussant de quatre mois la fermeture de l'usine qui emploie 283 salariés, a-t-on appris de source syndicale.
L'assemblée générale du personnel a "approuvé à une très grande majorité" l'accord conclu jeudi sous l'égide de la préfecture, qui devrait permettre de poursuivre l'activité de fin juin à fin octobre 2009, a dit à l'AFP Denis Parise, secrétaire du comité d'entreprise (CGT).
L'accord sera officiellement signé mardi matin à 10h30 à la préfecture de Haute-Garonne, a annoncé la préfecture.
Les partenaires sociaux devraient se revoir dans quinze jours, la direction ayant la possibilité de dénoncer l'accord "si la productivité du personnel ne remonte pas suffisamment à son goût", a ajouté Denis Parise.
M. Parise reconnaît qu'il y a un "problème de motivation", soulignant que "le préfet lui même a fait valoir aux dirigeants de Molex qu'il n'est pas étonnant que la production soit inférieure quand les salariés sont dans la peau de licenciés".
Les salariés de l'entreprise américaine, qui ont appris à la fin octobre la fermeture de leur usine à la mi-2009, pour des raisons attribuées au manque de rentabilité et à la crise économique ont manifesté leur colère il y a deux semaines.
Ils ont séquestré pendant 26 heures le co-gérant de la filiale française et la directrice des ressources humaines, en apprenant que le groupe avait créé une deuxième source de production aux Etats-Unis pour les produits dont Villemur avait l'exclusivité, et un stock de "sécurisation" aux Pays-Bas.
La défiance reste de mise depuis. Les syndicats ont engagé jeudi dernier une action en référé devant le tribunal de grande instance pour obtenir la "suspension" du PSE (plan de sauvegarde de l'emploi), estimant que le comité d'entreprise "n'a pas été loyalement informé".
L'action doit être plaidée jeudi matin devant le TGI.
Le cabinet d'expertise Syndex chargé par le comité d'entreprise d'un rapport sur les justifications économiques de la direction devrait en principe rendre son rapport le 14 ou le 15 mai.
Les syndicats souhaitent que le juge des référés rende sa décision avant cette date. En cas de suspension du plan social "la direction devrait reprendre son plan à zéro et le rapport d'expert serait repoussé d'autant", fait remarquer M. Parise.