Fiat gagne 6,92% à 8,04 euros, après avoir dévoilé qu'il ambitionnait une alliance à trois avec Chrysler et Opel, la filiale européenne de General Motors. L'administrateur délégué de Fiat Sergio Marchionne a estimé dans un entretien publié lundi par le Financial Times qu'une telle opération permettrait à Fiat et Opel de dégager des synergies d'un milliard d'euros par an. Le dirigeant a précisé que la clôture de la transaction avait été fixée à fin mai, tandis que la cotation en Bourse du nouveau groupe pourrait intervenir d'ici la fin de l'été. Le nom provisoire serait Fiat/Opel.
"D'un point de vue industriel, c'est un mariage de rêve", s'est enthousiasmé Sergio Marchionne dans les colonnes du FT. Le nouveau groupe réaliserait un chiffre d'affaires annuel d'environ 80 milliards d'euros, a indiqué le constructeur italien.
Ce géant de l'automobile comprendrait également Saab, la filiale suédoise de General Motors, et les activités de GM en Amérique latine, toujours selon le journal.
Le patron de Fiat devait rencontrer aujourd'hui les ministres allemands de l'Economie et des Affaires étrangères, mais Berlin a précisé qu'une décision définitive sur Opel n'était pas attendue dans la journée.
Jeudi, Barack Obama avait annoncé le dépôt de bilan de Chrysler, qui devrait rester sous la protection du régime des faillites pendant deux mois au maximum. Fiat doit lui apporter sa technologie en matière de petits véhicules, en échange de 20 % de son capital.
M-L.H.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobiles - Constructeurs
Selon l'Association des constructeurs automobiles européens (Acea), le marché européen devrait fléchir de 15% à 20% cette année, entraînant la suppression de 150000 à 200000 postes. La crise incite les ménages à repousser leur achat de voiture. Les banques ont également durci leurs conditions d'octroi de crédits, ce qui pèse sur les ventes à travers les propres filiales financières des constructeurs. Certains spécialistes estiment que la crise ne fait que souligner les problèmes structurels du secteur, marqué par une inadéquation entre les besoins des clients et l'offre des constructeurs. Ceux-ci proposent des voitures trop puissantes, donc consommant trop d'essence, ou trop chères. Les considérations écologiques se développent et les véhicules électriques sont l'objet de toutes les attentions. Renault et Nissan vont consacrer 600 millions d'euros sur la période 2008-2010 dans ce domaine.