La reprise de la cotation de Fortis a été saluée par les investisseurs : le titre enregistre une forte hausse, avec un gain de 7,53% à 1,91 euro. Le marché plébiscite la décision des actionnaires, qui se sont prononcés en faveur du rachat de certaines activités par le français BNP Paribas. Ce dernier reprendra 75% de Fortis Banque et de 25% de Fortis Insurance Belgium. Le marché salue la vente, bien que certains actionnaires partisans du «non» aient manifesté leur intention de saisir la justice pour contester le scrutin.
Les actionnaires néerlandais se sont prononcés favorablement à 77,65% tandis que les actionnaires belges ont voté «oui» à près de 73%, après que certains actionnaires mécontents aient quitté l'assemblée générale.
«Fortis Banque accueille avec satisfaction le vote positif des actionnaires de Fortis Holding, qui lui permet de s'engager dans un nouvel avenir avec BNP Paribas, après une longue période d'incertitude pour les clients et le personnel», a déclaré la banque franco-belge dans un communiqué.
BNP devrait élaborer dans les semaines à venir un plan d'intégration, dont la présentation détaillée est prévue cet automne. Jean-Laurent Bonnafé, le directeur général délégué de BNP Paribas, devrait diriger le comité de direction de Fortis Banque.
La nouvelle entité devrait devenir le numéro un européen du secteur bancaire en termes de dépôts, avec un total de 540 milliards d'euros.
(An.P.)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Assurance
Face à la crise financière, qui a détérioré leurs comptes, les assureurs se regroupent. La faillite de Lehman Brothers en septembre 2008 a amputé les fonds propres de la Matmut de 2%. Quant à la Macif, sa perte indirecte suite à la faillite de Lehman Brothers, était de 2,2 millions d'euros en 2008. Les deux mutuelles se sont jointes à la Maif pour créer une société de groupe d'assurance mutuelle (SGAM ) qui devrait être opérationnelle avant la fin de l'année 2009. Leur objectif est de mettre leurs moyens en commun pour certaines activités de façon à optimiser la gestion de leurs coûts. Avec 10 millions de sociétaires, le nouvel ensemble représentera le deuxième pôle mutualiste français (avec 9,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires), derrière Covéa. Cette SGAM regroupe la GMF, MAAF et MMA (avec 10 millions de sociétaires, 12 milliards d'euros de chiffre d'affaires). Le nouvel ensemble sera le quatrième intervenant français en assurance dommages (part de marché de 11,7%) et le leader en assurance auto pour les particuliers (avec 22,4% de part de marché). Cette activité représente le métier phare des trois mutuelles.
Finance - Banques
Selon le BCG, la crise va amener les banques à profondément changer leur modèle. Il deviendra nécessaire pour elles de se concentrer sur leurs clients, et non plus sur leurs produits. Les changements devraient notamment porter sur la taille de leur portefeuille d'activités, leur modèle de gouvernance, leur stratégie opérationnelle. En France, la fusion entre les Caisses d'Epargne et les Banques Populaires, les deux maisons mères de Natixis, va donner naissance à la deuxième banque française. Cette opération intervient alors que les deux établissements ont enregistré de mauvaises performances en 2008. Les Caisses d'Epargne ont enregistré leur première perte historique (2 milliards d'euros) tandis que les Banques Populaires ont pâti de leur première perte depuis la Seconde Guerre mondiale. L'Etat, qui pourrait en détenir jusqu'à 20%, va injecter 5 milliards d'euros dans le nouvel ensemble. La nomination à sa tête de l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée, François Pérol, a suscité une polémique, en soulignant l'irruption de l'Etat dans la gouvernance.