Deutsche Bank a renoué avec les bénéfices au premier trimestre 2009, avec un résultat net de 1,2 milliard d'euros. Ce résultat se compare à une perte de 141 millions d'euros au premier trimestre 2008. Les analystes attendaient quant à eux un bénéfice inférieur à 800 millions d'euros sur les trois premiers mois de l'année. Deutsche Bank a par ailleurs indiqué avoir atteint une rentabilité sur fonds propres de 22% au premier trimestre, proche de son objectif à long terme de 25%. Le marché, pourtant, a sanctionné le titre, qui a reculé de 6,91% à 40,26 euros.
Cette chute peut s'expliquer en partie par des prises de bénéfices, après une forte hausse du titre ces dernières semaines. Elle serait également liée à des craintes de nouvelles dépréciations d'actifs pour la banque allemande, selon l'agence Bloomberg. Au premier trimestre, Deutsche Bank a déjà passé des dépréciations d'actifs à hauteur d'un milliard d'euros, notamment en raison de son exposition aux rehausseurs de crédit, «monoline» en difficulté.
Ces éléments viendraient contrebalancer l'impact du bénéfice plus élevé que prévu de Deutsche Bank, qui s'explique notamment par ses activités sur le marché obligataire et dans le domaine du prêt interbancaire.
A noter que la baisse du titre survient dans un contexte particulièrement négatif pour le secteur bancaire, après l'apparition de rumeurs selon lesquelles Citigroup et Bank of America pourraient avoir besoin de lever des capitaux frais à l'issue du 'stress test' mené par les autorités américaines.
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Finance - Banques
Selon le BCG, la crise va amener les banques à profondément changer leur modèle. Il deviendra nécessaire pour elles de se concentrer sur leurs clients, et non plus sur leurs produits. Les changements devraient notamment porter sur la taille de leur portefeuille d'activités, leur modèle de gouvernance, leur stratégie opérationnelle. En France, la fusion entre les Caisses d'Epargne et les Banques Populaires, les deux maisons mères de Natixis, va donner naissance à la deuxième banque française. Cette opération intervient alors que les deux établissements ont enregistré de mauvaises performances en 2008. Les Caisses d'Epargne ont enregistré leur première perte historique (2 milliards d'euros) tandis que les Banques Populaires ont pâti de leur première perte depuis la Seconde Guerre mondiale. L'Etat, qui pourrait en détenir jusqu'à 20%, va injecter 5 milliards d'euros dans le nouvel ensemble. La nomination à sa tête de l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée, François Pérol, a suscité une polémique, en soulignant l'irruption de l'Etat dans la gouvernance.