En repli de 3,73% à 11,60 euros, Suez Environnement enregistre l'une des plus mauvaises performances du CAC 40 après la publication d'un chiffre d'affaires trimestriel inférieur aux attentes et malgré confirmation de ses objectifs annuels. Au-delà des chiffres, le marché semble surpris par la stratégie communication du groupe. Avant cette publication, les analystes doutaient déjà des capacités du numéro deux mondial de l'ENVIRONNEMENT à respecter des prévisions annuelles, selon eux trop optimistes. Or aujourd'hui et malgré ce début d'année peu encourageant, le groupe a confirmé ses intentions.
Suez Environnement a donc réalisé un chiffre d'affaires de 2,829 milliards d'euros au premier trimestre, en recul de 2,8%. Le spécialiste des services à l'environnement a affiché une croissance organique de -2,7%. Le résultat brut d'exploitation (RBE) s'est élevé à 436 millions d'euros, en baisse de 7,4% à taux de change constants. Il se replie de 5,3% sur une base organique. Rapporté au chiffre d'affaires, il a atteint 15,4% contre 16,5%, un an plus tôt. La dette nette est resté stable à 5,981 milliards d'euros au 31 mars 2009.
Les analystes interrogés par Reuters étaient plus optimistes et visaient en moyenne un chiffre d'affaires de 2,845 milliards d'euros et un RBE de 456 millions d'euros.
Concernant ses perspectives, Suez Environnement a déclaré qu'il poursuivait ses objectifs 2009. Le groupe compte pour cela sur ses efforts en matière commerciale, la réduction des investissements et l'accélération de son programme de réduction des coûts.
En mars dernier, lors de la présentation des résultats, le groupe avait affirmé viser "une croissance légèrement positive de son chiffre d'affaires et de son RBE (résultat brut d'exploitation) en 2009" à taux de change constant et sur la base "d'une évolution du PIB de -2% en 2009 dans les économies avancées".
Ces prévisions avaient suscité le scepticisme des brokers dans la mesure où elles étaient basées sur un rebond des volumes sur le reste de l'année, rebond qui n'est pas entièrement garanti au vu de la faiblesse actuelle des économies occidentales. Elles s'appuyaient en outre sur la perspective d'un premier trimestre plus solide.
Les chiffres d'aujourd'hui n'ont cependant pas empêché la filiale à 35% de GDF Suez de confirmer "sa stratégie de long terme, fondée sur un modèle économique solide, sur un positionnement sur l'ensemble des chaînes de valeur de l'eau et des déchets et sur une croissance durable et rentable".
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Numéro deux mondial des services à l'environnement avec un chiffre d'affaires de 12 milliards d'euros en 2007 derrière son rival, le français Veolia Environnement, Suez Environnement a débuté le 22 juillet 2008 à la Bourse de Paris en même temps que sa maison mère GDF Suez. La scission du pôle déchets et eau de Suez a été réalisée pour réduire le périmètre de Suez et rendre possible sa fusion avec Gaz de France. Peu avant la cotation, l'actionnariat de Suez Environnement se répartissait entre GDF Suez (environ 35%), les cinq autres actionnaires membres du pacte conclu pour cinq ans (Groupe Bruxelles Lambert, la CDC, Areva, CNP Assurance et la holding belge Sofinaa, 12%, les salariés 2% et le public 51%. Le groupe a fait son entrée au CAC 40 le 22 septembre 2008.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux collectivités
L'industrie nucléaire française est dominée depuis une cinquantaine d'années par EDF. Ce dernier est le premier exploitant de centrales au monde avec 58 réacteurs en exploitation. Il a obtenu la construction à partir de 2012, du deuxième EPR français, le réacteur de troisième génération fabriqué par Areva. Son objectif est d'être le leader de la relance du nucléaire dans le monde. En Grande-Bretagne, le rachat de British Energy lui a permis de devancer ses concurrents, les allemands E.ON et RWE (Allemagne) et GDF Suez. Aux Etats-Unis, il a repris la moitié des activités nucléaires de Constellation Energy. Néanmoins le marché s'ouvre peu à peu à de nouveaux acteurs. GDF Suez est également passé à l'offensive sur le marché britannique en s'alliant à l'opérateur espagnol Iberdrola afin de participer au développement de nouvelles centrales nucléaires. Quant à Total, dernier arrivé dans ce domaine, il vise à faire à terme du nucléaire un de ses coeurs de métier.