Generals Motors s'envole de 28,99% à 2,18 dollars après avoir lancé la restructuration de sa dette. Le constructeur automobile prévoit de convertir 27 milliards de dollars de dette obligataire en actions ordinaires. Il considère cette offre comme un «élément vital» de son plan de restructuration et a averti qu'il déposerait son bilan si un nombre suffisant de créanciers ne l'acceptait pas. En parallèle, l'ancien numéro un mondial du secteur a annoncé de nouvelles restructurations qui se traduiront par la suppression de 7000 à 8000 postes supplémentaires et la disparition de la marque Pontiac.
Concrètement, General Motors propose d'échanger 225 actions ordinaires par tranche de 1000 dollars d'obligations. Le groupe a conditionné l'offre à un taux de réponse positive d'au moins 90%. A l'issue de cette opération, les créanciers de General Motors détiendront 10% du capital de la société.
Le trésor américain et le fonds VEBA, géré par le syndicat américain de l'automobile (UAW), seront, eux, en possession de 89% de la société, contre 1% pour les actionnaires actuels.
General Motors cherche à abaisser son mur de dette, mais également à adapter son outil industriel à un marché automobile en chute libre. Le groupe va ainsi supprimer de 7000 à 8000 postes supplémentaires par rapport à ce qu'il avait annoncé en février pour ramener ses effectifs aux Etats-Unis à 40000 en 2010 contre 61000 en 2008. GM pourra ainsi réduire ses coûts salariaux de 34% sur cette période à 5 milliards de dollars.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobiles - Constructeurs
Selon l'Association des constructeurs automobiles européens (Acea), le marché européen devrait fléchir de 15% à 20% cette année, entraînant la suppression de 150000 à 200000 postes. La crise incite les ménages à repousser leur achat de voiture. Les banques ont également durci leurs conditions d'octroi de crédits, ce qui pèse sur les ventes à travers les propres filiales financières des constructeurs. Certains spécialistes estiment que la crise ne fait que souligner les problèmes structurels du secteur, marqué par une inadéquation entre les besoins des clients et l'offre des constructeurs. Ceux-ci proposent des voitures trop puissantes, donc consommant trop d'essence, ou trop chères. Les considérations écologiques se développent et les véhicules électriques sont l'objet de toutes les attentions. Renault et Nissan vont consacrer 600 millions d'euros sur la période 2008-2010 dans ce domaine.