Morgan Stanley, qui a présenté ses résultats trimestriels aujourd'hui, n'est pas parvenu à repasser dans le vert, à l'instar de ses concurrents Bank of America, JPMorgan et Citigroup. Le repli du cours est toutefois limité (- 2,27% à 24,26 dollars) alors que le Wall Street Journal annonce les premiers résultats des «stress tests» gouvernementaux dès vendredi. La banque a fait état d'une perte nette applicable aux actions ordinaires de 578 millions de dollars. Rapporté au nombre d'actions, ce chiffre s'élève à 57 cents.
L'année dernière, l'établissement avait engrangé un bénéfice net de 1,31 milliard de dollars, soit 1,26 dollar par action sur une période comparable.
Surtout, la perte annoncée aujourd'hui par la banque est largement supérieure aux attentes du marché, qui anticipaient une perte par action de 8 à 9 cents en moyenne.
Les comptes de Morgan Stanley ont notamment été affectés par ses investissements immobiliers, qui lui ont coûté 1 milliard de dollars.
Ils ont par ailleurs souffert de l'augmentation de la valeur de sa propre dette, qui a cr- du fait du regain de confiance des investisseurs en la solidité de la banque. Si Morgan Stanley devait racheter sa dette à la fin du premier trimestre, il lui en coûterait 1,5 milliard de dollars de plus qu'à la fin du troisième trimestre. Or, les normes comptables actuelles lui imposent d'inclure ce montant dans la colonne des pertes.
«Morgan Stanley aurait été bénéficiaire sur ce trimestre sans l'amélioration soudaine de NOS spreads de crédit», a déclaré le ceo John Mack. Il souligne qu'il s'agit d'un développement positif, mais qu'il recouvre un impact négatif à court terme sur les comptes.
Morgan Stanley a par ailleurs annoncé sa décision de ramener son dividende trimestriel à 5 cents contre 27 cents sur la même période l'année dernière.
Le secteur bancaire est toutefois soutenu sur le marché américain, alors que le Wall Street Journal a annoncé que les grandes banques soumises au «stress test» du Trésor seraient informées dès vendredi du résultat des évaluations.
Ce test vise à déterminer si les établissements en question ont besoin d'obtenir des capitaux supplémentaires. Les résultats devraient être rendus publics à partir de la semaine suivante, précise le Wall Street Journal.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Le paysage bancaire mondial est en pleine reconfiguration. Les banques qui résistent le mieux à la crise, sont à l'aff-t d'opportunités pour consolider leur position. En Angleterre, très affectée par la crise financière, la banque HBOS, numéro un du crédit immobilier, a été reprise par Lloyds TSB, cinquième banque du pays pour 12,2 milliards de livres (environ 15,5 milliards d'euros). Cette opération devrait créer un géant national du crédit immobilier et de l'épargne, détenant près de 28% du marché britannique des prêts immobiliers. En Allemagne également le marché bancaire se consolide. Deutsche Bank a annoncé son entrée au capital de Postbank à hauteur de 29,75%. Auparavant, Commerzbank avait racheté Dresdner Bank. La deuxième banque privée du pays double ainsi de taille. Les Etats-Unis ne sont pas en reste. Merrill Lynch a été reprise par la première banque américaine, Bank of America. Quant à JPMorgan Chase, elle devient la deuxième banque commerciale américaine grâce à l'acquisition de Washington Mutual.