Le spécialiste américain des gaz industriels Air Products a annoncé une chute de 36% de ses profits au titre de son deuxième trimestre fiscal et la poursuite du déclin de la demande. Le groupe a réalisé durant le trimestre achevé fin mars un bénéfice net de 205,6 millions de dollars, ou 97 cents par action, en baisse comparé au bénéfice de 314,3 millions, ou 1,43 dollar publié un an plus tôt. Le bénéfice des opérations continues ressort à 89 cents par action, soit 7 cents de mieux que le consensus Thomson-Reuters. Les ventes ont plongé de 23% à 1,96 milliard de dollars.
Le concurrent du français Air Liquide a révisé à la baisse ses prévisions de résultats en raison de la faiblesse de l'ENVIRONNEMENT économique. Pour l'année pleine, le groupe table sur un BPA compris entre 3,85 et 4,05 dollars. Il espérait auparavant un BPA compris entre 4 et 4,30 dollars. Les analystes interrogés par Thomson-Reuters visent 4 dollars.
Pour le trimestre en cours, Air Products anticipe un BPA compris entre 93 cents et 1,02 dollar. Les analystes, en moyenne, anticipent 1,06 dollar.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Produits de base - Chimie
Les pétrochimistes européens sont confrontés à un environnement extrêmement difficile sous la pression d'un double impact négatif. A celui causé par des niveaux historiquement élevés du prix du baril de pétrole s'ajoute l'effet pénalisant du bond du prix du naphta, l'une des principales matières premières utilisées par les pétrochimistes français et européens. La tonne de naphta a franchi la barre de 1000 dollars début 2008, soit 60% de plus que la moyenne sur 2007. Les acteurs cherchent à répercuter auprès de leurs clients l'envolée de leur facture énergétique par une augmentation de leurs prix. Ainsi, au cours des deux premiers mois de l'année, les prix des produits pétrochimiques ont progressé de 9% en Europe, selon les données du Cefic, l'organisme professionnel européen. Néanmoins ils éprouvent des difficultés croissantes à mener cette politique car ils craignent que leurs clients (fabricants d'emballages, de matériaux d'isolation pour le bâtiment, ou constructeurs automobiles) ne modifient durablement leurs approvisionnements pour limiter le poids des substances chimiques de leurs produits et réduire ainsi leurs coûts. Par conséquent, déjà pénalisées en 2007, les marges pétrochimiques risquent de se détériorer davantage ces prochains mois.