Le conglomérat diversifié japonais Toshiba a annoncé vendredi qu'il allait supprimer 3.900 postes supplémentaires occupés par des travailleurs temporaires au Japon, d'ici mars 2010.
Toshiba s'était déjà séparé de 4.500 employés intérimaires ou sous contrat à durée déterminée (CDD) au cours des derniers mois, essentiellement dans des usines oeuvrant pour son activité électronique, durement touchée par la récession internationale.
Le groupe, qui se bat pour réduire ses coûts et retrouver des marges, avait indiqué vendredi matin qu'il estimait à présent avoir enduré une perte nette plus importante que prévue, de 350 milliards de yens (2,7 milliards d'euros), durant l'année budgétaire achevée le 31 mars dernier. Toshiba tablait précédemment sur un déficit net annuel de 280 milliards de yens.
Bien que cette nouvelle déconvenue soit essentiellement due à des charges fiscales exceptionnelles inattendues, le groupe est de toute façon resté ancré dans le rouge l'an passé à cause des répercussions sur ses affaires d'une chute de l'activité économique mondiale.
En tout début d'année budgétaire, en avril 2008, Toshiba, dont le champ de compétence s'étend des centrales nucléaires aux puces électroniques, espérait un bénéfice net stable sur un an, à 130 milliards de yens (1 milliard d'euros), mais ses perspectives optimistes ont vite été ruinées.
La baisse du moral des consommateurs a rejailli sur les ventes de produits électroniques grand public.
S'en est suivi un déclin des prix des mémoires flash, un composant que Toshiba fabrique en masse pour une large gamme d'appareils nomades.
La contagion de la récession internationale couplée à des fluctuations de taux de change, a amplifié les difficultés.
Le conglomérat, qui s'apprête à changer de PDG exécutif (l'actuel vice-président Norio Sasaki remplacera Atsutoshi Nishida en juin), est en effet également pris au piège du yen fort, à l'instar de toutes les entreprises exportatrices japonaises dont la compétitivité est amoindrie face aux concurrents asiatiques ou occidentaux sur les marchés extérieurs.
Dans ce contexte exécrable, même si un léger mieux est apparu ces dernières semaines sur le prix de gros des mémoires flash, cela ne met pas fin aux réductions de production dont les travailleurs intérimaires sont les premiers à faire les frais.
"Les tarifs remontent du fait d'une diminution des stocks, mais cela ne signifie pas que la demande augmente", a souligné vendredi un responsable de Toshiba, Fumio Muraoka, tout en reconnaissant que la revalorisation des prix de vente est quand même une bonne chose pour les finances du groupe.
En dépit des migraines que lui donnent ses mémoires Flash, Toshiba est loin de renoncer à ces composants avancés.
"Nous pensons qu'à long terme le marché des mémoires flash va croître grâce aux besoins pour les téléphones portables, les PC, divers produits électroniques et ménagers", a justifié à plusieurs reprises Toshiba, pensant que seuls les plus gros et les plus en pointe survivront.
La diversité de son offre lui permet en outre de trouver des compensations, notamment grâce aux besoins en équipements de centrales électriques, une activité pour laquelle il embauche.
Depuis le mois d'octobre, la crise a également poussé les groupes d'électronique nippons Sony, NEC, Hitachi, Panasonic ou encore Canon à congédier des milliers d'employés.