Avec la présentation de ses résultats, Citigroup (+ 1% à 4,05 euros) renforce l'hypothèse d'une stabilisation du secteur bancaire. Après Citigroup et JP Morgan, le géant bancaire américain a présenté à son tour des chiffres meilleurs que prévu grâce à la bonne performance de son activité de banque d'investissement. Citigroup a ainsi enregistré au premier trimestre une perte de 966 millions de dollars ; la plus faible depuis 2007. Ce chiffre se compare à une perte de 5,19 milliards de dollars (ou 1,03 dollar par action) sur la même période l'an passé.
Rapportée au nombre d'actions, la perte du premier trimestre s'élève à 18 cents, là où les marchés attendaient en moyenne une perte de 30 cents.
La perte de 0,18 dollar enregistrée par Citigroup s'explique par le prix de conversion de 12,5 milliards d'actions préférentielles émises en janvier 2008. Cette conversion n'a pas eu d'impact sur le bénéfice net de la banque, mais «a provoqué une diminution du bénéfice net attribuable aux actionnaires ordinaires de 1,3 milliard de dollars, soit 0,24 dollar par titre», précise l'établissement.
Hors l'impact de ces titres préférentiels, Citigroup a enregistré un bénéfice de 1,59 milliard de dollars (contre une perte de 5,11 milliards de dollars sur la même période l'année précédente).
De son côté, le produit net bancaire a pratiquement doublé, atteignant 24,79 milliards de dollars, notamment en raison d'une activité solide sur ses opérations de trading et de banque d'investissement.
Les coûts de crédit se sont en revanche élevés à 10,3 milliards de dollars, en hausse de 76%, suite à une augmentation des défauts de paiement sur cartes de crédit.
Les résultats de Citigroup, qui ressortent globalement supérieurs aux attentes, font écho aux publications de JP Morgan et de Wells Fargo. JP Morgan a ainsi enregistré des bénéfices meilleurs que prévu malgré une chute de 76% sur un an. De son côté, Wells Fargo avait créé la surprise en publiant un bénéfice record de 3 milliards de dollars au troisième trimestre la semaine dernière.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Le paysage bancaire mondial est en pleine reconfiguration. Les banques qui résistent le mieux à la crise, sont à l'aff-t d'opportunités pour consolider leur position. En Angleterre, très affectée par la crise financière, la banque HBOS, numéro un du crédit immobilier, a été reprise par Lloyds TSB, cinquième banque du pays pour 12,2 milliards de livres (environ 15,5 milliards d'euros). Cette opération devrait créer un géant national du crédit immobilier et de l'épargne, détenant près de 28% du marché britannique des prêts immobiliers. En Allemagne également le marché bancaire se consolide. Deutsche Bank a annoncé son entrée au capital de Postbank à hauteur de 29,75%. Auparavant, Commerzbank avait racheté Dresdner Bank. La deuxième banque privée du pays double ainsi de taille. Les Etats-Unis ne sont pas en reste. Merrill Lynch a été reprise par la première banque américaine, Bank of America. Quant à JPMorgan Chase, elle devient la deuxième banque commerciale américaine grâce à l'acquisition de Washington Mutual.