Le fournisseur d'énergie britannique Centrica discute avec EDF d'une possible cession de sa participation de 51% dans la société belge SPE, en échange d'une prise de participation de Centrica dans British Energy, récemment acquis par le groupe français d'électricité.
EDF et Centrica discutent depuis plus de 7 mois d'une entrée de ce dernier au capital de l'opérateur nucléaire British Energy (BE), sur lequel EDF a mis la main en septembre pour 15 milliards d'euros.
Censées être conclues avant la fin du premier trimestre, les discussions avaient été prolongées pour une durée indéterminée.
Dans un communiqué publié jeudi, Centrica indique qu'il "reste en discussions avec EDF sur la possibilité de prendre une participation dans British Energy" et que ces discussions "ont été élargies à l'éventuelle cession à EDF de la participation de 51% de Centrica dans SPE".
Les négociations devraient se conclure "dans quelques semaines", s'est contenté d'ajouter Centrica.
Dans une déclaration séparée, EDF a confirmé "avoir entamé des discussions avec Centrica pour l'acquisition potentielle de sa participation majoritaire de 51% dans SPE".
"Cette acquisition permettrait à EDF de renforcer sa présence au Benelux, une région qu'elle considère comme stratégique", indique le groupe français.
L'entrée de Centrica dans BE doit permettre à EDF d'alléger sa dette mais les discussions butent depuis plusieurs semaines sur le prix de vente, avait-on appris début avril de source proche du dossier.
Pour acheter 25% de BE, comme prévu initialement, Centrica aurait en effet dû débourser plus de 3 milliards de livres (3,3 milliards d'euros).
Centrica voulait revoir à la baisse le montant convenu en septembre, en arguant notamment de la chute des prix de l'énergie depuis cette date.
A l'époque, il était question que Centrica rachète à EDF 25% de British Energy, "au même prix par action" qu'EDF avait payé pour racheter l'ensemble du groupe nucléaire britannique.
Centrica avait annoncé sa montée à 51% du capital de la SPE en juillet, en préemptant la part de son partenaire français Gaz de France.
Ce dernier avait été contraint par les autorités de la concurrence de vendre cette participation, du fait de sa fusion avec Suez.
EDF avait à l'époque exprimé son intérêt pour la SPE et avait proposé à Gaz de France de racheter sa participation pour 515 millions d'euros.
SPE est la deuxième compagnie d'électricité belge avec 1,9 gigawatts de capacité de production installée. Elle gère environ 1,6 million de clients et a une part de 20% du marché belge.
Les 49% restants du capital de SPE sont entre les mains de municipalités et de banques belges.