Les partenaires de Nord Stream ont entamé des négociations sur une entrée du groupe français GDF Suez dans ce projet de gazoduc reliant la Russie à l'Allemagne, a annoncé vendredi à l'AFP un responsable du géant gazier russe Gazprom.
"Les partenaires du projet ont entamé le processus de négociations sur la possibilité d'une entrée du groupe français GDF Suez dans le projet", a déclaré à l'AFP Stanislav Tsygankov, chef du Département des relations extérieures de Gazprom.
"Les partenaires ont commencé à discuter des détails" sur cette entrée, a-t-il ajouté.
Le PDG de GDF Suez, Gérard Mestrallet a confirmé l'ouverture de négociations vendredi, lors d'un séminaire avec la presse dans l'Oise (nord de la France).
"Nous sommes prêts à participer à ce projet pour autant que nous aurons un approvisionnement renforcé et sécurisé", a affirmé M. Mestrallet.
"Historiquement, la Russie a été pour Gaz de France un partenaire fiable", a-t-il ajouté.
La Russie est actuellement le troisième fournisseur de gaz de GDF Suez, après la Norvège et les Pays-Bas. Moscou, partenaire de Gaz de France depuis 1975, fournit 14% des besoins en gaz du géant français de l'énergie.
GDF Suez avait déjà fait part de son intérêt pour ce projet en décembre dernier. Nord Stream est actuellement piloté par Gazprom, qui détient 51% du consortium, les allemands EON et BASF, qui ont chacun 20%, et le néerlandais Gasunie (9%).
Le projet de gazoduc doit relier sur 1.198 km Vyborg en Russie à Greifswald en Allemagne, en passant entièrement sous la mer Baltique. Sa première tranche doit être opérationnelle en 2011.
L'Union européenne cherche à diversifier ses sources et routes d'approvisionnement en gaz pour ne plus être l'otage des différends entre la Russie (40% de ses importations), et l'Ukraine, pays de transit pour 80% de ces achats.
Nord Stream a été très critiqué par la Pologne et les Etats baltes qui y voient la volonté de Moscou de contourner des pays particulièrement méfiants à l'égard du Kremlin.