
Le gouvernement est prêt à augmenter le taux d'intérêt des 6 milliards prêtés aux constructeurs automobiles Renault et PSA en "rétorsion" s'ils manquent à leurs obligations envers les sous-traitants en difficulté, a déclaré le secrétaire d'Etat à l'Industrie Luc Chatel.
"Nous avons un moyen de rétorsion, nous avons la possibilité d'augmenter le taux d'intérêt du prêt participatif versé aux constructeurs automobiles" s'ils ne respectent pas leurs engagements vis-à-vis des équipementiers, a expliqué M. Chatel dans un entretien au magazine "Pièces à convictions" qui devait être diffusé sur la chaîne publique mercredi à 20H35.
L'émission montre comment les constructeurs demandent des prix de plus en plus bas à leurs sous-traitants et les poussent à fabriquer dans des pays à bas coût.
"Les 3 milliards d'euros que nous avons prêtés à Renault et PSA, nous nous sommes donné la possibilité, si les engagements n'étaient pas respectés, d'augmenter les taux d'intérêt", a insisté M. Chatel.
Pour sortir l'automobile de la crise, le gouvernement a annoncé en février un plan d'aide de 7,8 milliards d'euros, dont 6 mds de prêts à taux préférentiels pour Renault et PSA Peugeot Citroën, en échange d'engagements à ne pas fermer d'usines en France.
"L'objectif du gouvernement était de soutenir l'ensemble de la filière automobile, d'abord les constructeurs, mais aussi les acteurs de la filière de sous-traitance", a rappelé M. Chatel.
Une des contreparties à ces prêts aux constructeurs est "qu'ils prennent un certain nombre d'engagements vis-à-vis de leur filière de sous-traitance", a-t-il souligné.
Le secrétaire d'Etat a rappelé que Renault et PSA avaient signé une charte de bonne conduite vis-à-vis de leurs fournisseurs.
Lors du "prochain comité stratégique pour l'avenir de l'automobile que je vais réunir dans les prochains jours, je vais pouvoir évoquer avec les constructeurs la façon dont ils communiquent avec leur équipes" sur ce sujet, a ajouté M. Chatel.