Le titre Société Générale a clôturé en hausse de 1,02% à 29,80 euros. La banque a averti que le premier trimestre, qui s'achevait hier, serait marqué par de nouvelles dépréciations d'actifs. Didier Valet, le directeur financier de la banque, a précisé lors d'une réunion devant des investisseurs à Londres, que ces dépréciations étaient liées notamment aux «niveaux des indices et des spreads à fin mars» et à la situation financière des rehausseurs de crédit. Aucun chiffre n'a été fourni.
La banque a par ailleurs évoqué une hausse de ses provisions pour risque de crédit d'une amplitude similaire à celle du dernier trimestre 2008. Le coût du risque avait alors atteint 983 millions d'euros, soit 3,3 fois plus que l'année précédente sur la même période.
La Société Générale estime toutefois que les dépréciations qu'elle passera au premier trimestre restent à un niveau «gérable» dans un document présenté à Londres, et se dit «capable d'y faire face sur le plan de la solvabilité».
A noter que la banque ne compte pas procéder à de nouveaux retraitements comptables. Au quatrième trimestre 2008, Société Générale avait reclassé 28,6 milliards d'euros d'actifs en s'appuyant sur l'amendement de la norme comptable IAS 39. Cette réévaluation avait alors épargné un impact de 1,5 milliard d'euros sur le produit net bancaire.
Didier Valet a profité de la réunion avec les analystes pour rassurer sur l'exposition de la Société Générale en Europe centrale et orientale. «Malgré la dépréciation de certaines monnaies et les incertitudes économiques à court terme, les réseaux internationaux montrent une bonne résistance», a-t-il déclaré.
Il a par ailleurs souligné que la banque de financement et d'investissement a enregistré un «excellent début d'année», tandis que la banque de détail devrait enregistrer des revenus «stables» en France au premier trimestre.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
La Société Générale est l'un des premiers groupes financiers de la zone euro. Son activité s'articule autour de trois grands métiers principaux : la banque de détail pour une clientèle de particuliers et d'entreprises (55% du produit net bancaire), la banque de financement et d'investissement (30%), enfin la gestion d'actifs et la banque privée (14%). Dans la banque de financement et d'investissement, la Société Générale se classe parmi les leaders européens et mondiaux, en marchés de capitaux en euro, produits dérivés et financements structurés.
Le 24 janvier 2008, la Société Générale a fait état d'une perte de trading de 4,82 milliards d'euros. Selon le groupe, elle résulte du débouclage de position «frauduleuses» d'environ 50 milliards d'euros prises par un de ses traders. L'enquête pour déterminer les responsabilités de chacun est en cours. Le bénéfice net du groupe a par conséquent été sérieusement amputé. Il s'inscrit en baisse de 81,9% sur l'année à 947 millions d'euros.
La banque a rejoint en 2007 le consortium Project Turquoise, un système transactionnel alternatif qui regroupe neuf banques d'investissement.
Points forts de la valeur
- SG est le leader mondial des dérivés actions avec une part de marché de l'ordre de 15 %.
- Le groupe bancaire est présent dans des pays à fort potentiel, notamment en Europe de l'Est et continue à s'y développer.
- Le titre est opéable.
- La banque est jugée bien capitalisée et son business mix est considéré comme solide dans l'ENVIRONNEMENT actuel, avec une gestion du risque efficace.
Points faibles de la valeur
- La Société Générale a échoué plusieurs fois dans ses tentatives de rapprochement avec une autre grande banque, française ou européenne.
- Certains analystes jugent que le profil de revenus du groupe est plus heurté et plus volatil que celui de ses concurrents. Il est de plus très dépendant de la croissance des profits issus des activités d'investissement et de financement ainsi que de celle du marché français, en raison de l'exposition forte du groupe à la banque de détail en France.
- Certains portefeuilles à risques de CIB, la banque d'investissement de Société Générale, pourraient être plus surveillés.
Comment suivre la valeur
- Les activités de dérivés actions et produits structurés sont dépendantes de l'évolution des marchés financiers.
- Par ailleurs, en tant que valeur financière, le groupe est sensible à l'évolution des taux d'intérêts.
- Enfin l'évolution de la consommation, de l'épargne et du crédit des ménages a également un impact fort sur la Société Générale, dont plus de la moitié des résultats provient de la banque de détail.
- La Société Générale est également l'objet de rumeurs régulières sur un éventuel rapprochement avec d'autres banques, françaises ou internationales, même si sa direction estime être en mesure de faire " cavalier seul ". Dans un contexte de concentration, la banque française peut aussi bien être proie que prédateur.
- En raison de la crise actuelle du crédit, le titre est plus sensible aux variations des grandes valeurs financières.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Le paysage bancaire mondial est en pleine reconfiguration. Les banques qui résistent le mieux à la crise, sont à l'aff-t d'opportunités pour consolider leur position. En Angleterre, très affectée par la crise financière, la banque HBOS, numéro un du crédit immobilier, a été reprise par Lloyds TSB, cinquième banque du pays pour 12,2 milliards de livres (environ 15,5 milliards d'euros). Cette opération devrait créer un géant national du crédit immobilier et de l'épargne, détenant près de 28% du marché britannique des prêts immobiliers. En Allemagne également le marché bancaire se consolide. Deutsche Bank a annoncé son entrée au capital de Postbank à hauteur de 29,75%. Auparavant, Commerzbank avait racheté Dresdner Bank. La deuxième banque privée du pays double ainsi de taille. Les Etats-Unis ne sont pas en reste. Merrill Lynch a été reprise par la première banque américaine, Bank of America. Quant à JPMorgan Chase, elle devient la deuxième banque commerciale américaine grâce à l'acquisition de Washington Mutual.