Bénéteau enregistrait ce matin la plus mauvaise performance du marché srd avec une chute de 3,71% à 6,235 euros. Cette baisse du titre fait suite à la parution d'un article du Figaro, qui indique que le constructeur de bateaux prévoit de supprimer 700 à 800 emplois sur un effectif total de 3 940 personnes. Ce plan social serait consécutif, selon le quotidien, à une chute de 50% du carnet de commandes du groupe depuis le début de l'année par rapport à la même période en 2008.
Le Figaro évoque une «année catastrophique pour la plaisance française», et précise que tous les segments sont affectés. «Dès janvier, 2 000 salariés de Bénéteau et 1 500 de Janneau ont été mis en chômage partiel», rappelle le quotidien.
Selon le document interne que se sont procuré les syndicats, les difficultés actuelles auraient fait perdre 2,7 millions d'heures de travail. Ce volume représente 2 000 emplois selon la CGT de Bénéteau. D'après les informations du "Figaro", les réductions d'effectifs seraient plutôt de l'ordre de 700 à 800 postes sur les 3 940 des chantiers Bénéteau et Jeanneau.
De son côté, Bénéteau se refuse à confirmer ou infirmer cette information. «Le groupe Bénéteau est actuellement engagé dans un processus d'évaluation des perspectives qu'offre la saison 2010 et dans une procédure d'information et d'échanges avec les partenaires sociaux et le personnel», a toutefois déclaré une porte-parole du groupe. Elle a précisé que la direction «réservait la primeur de ses réflexions aux salariés et aux élus du personnel».
Fortis a maintenu sa recommandation Réduire sur la valeur suite à l'article du Figaro. A cette période de l'année, le carnet de commandes de la société représente plus de 85% des ventes annuelles, rappelle le broker. Il estime toutefois que les mesures mises en place confirment la capacité du groupe à adapter sa structure de coûts fixes à un ENVIRONNEMENT plus difficile.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Fabricant de bateaux de plaisance (88 % du chiffre d'affaires total), Bénéteau est le leader mondial du marché de la voile, au travers ses marques Bénéteau et Jeanneau. Il intervient également sur le segment des bateaux à moteur. Par ailleurs, le groupe détient des activités complémentaires, avec la grande plaisance (CNB, Lagoon, etc.), les voitures sans permis (Microcar) et l'hôtellerie de plein air (avec les maisons O'Hara), lesquelles permettent d'amortir la sensibilité au cycle Plaisance. Bénéteau est présent dans plus de 30 pays à travers un réseau de plus de 1500 concessionnaires, agents, points de vente et services.
Les points forts de la valeur
- Essentiellement présent sur le marché de la voile, le groupe renforce sa position sur le marché du bateau à moteur. La stratégie consiste attaquer le segment des 5 à 15 mètres. Le groupe s'est lancé dans une politique d'augmentation des capacités de production.
- Le groupe présente des fondamentaux solides (bon niveau de marge et structure financière satisfaisante). Avec une trésorerie positive, il peut envisager une opération de croissance externe.
- Le plan de développement 2003-2008 prévoit d'atteindre 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2008 contre 826,2 millions en 2005/06.
Les points faibles de la valeur
- Le segment du bateau à moteur, très dynamique, est également moins rentable que celui du bateau à voile.
- Bénéteau n'est pas complètement insensible à la conjoncture, le groupe étant encore peu positionné sur le marché du très haut de gamme.
Comment suivre la valeur
- Les professionnels du secteur attendent que le groupe réalise une opération de croissance externe et renforce ses positions dans les bateaux à moteur ou sur le marché du haut de gamme.
- Plus généralement, le niveau du carnet de commandes et le rythme des entrées de commandes sont de bons indicateurs de tendance. A noter la forte saisonnalité de la plupart des activités de Bénéteau, le premier semestre étant traditionnellement peu représentatif de l'activité annuelle.
- Le groupe Bénéteau exporte 30 % de sa production dans la zone dollar.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Hotellerie et loisirs
L'Organisation mondiale du tourisme (OMT) a maintenu son objectif de 1,6 milliard de touristes dans le monde en 2020 (contre 903 millions l'an dernier). Néanmoins l'OMT estime que, après quatre années de développement, le tourisme vit l'une des plus sévères crises de son histoire. Si les particuliers voyagent moins, les professionnels, au premier rang desquels les établissements financiers, ont également réduit leurs voyages d'affaires. D'après les prévisions de l'OMT, le tourisme international devrait afficher une certaine résistance avec une croissance de 2% en 2008 et, dans le meilleur des cas, une stabilité en 2009. Deux raisons sont avancées : la contribution des pays émergents devrait continuer à soutenir le secteur, malgré le ralentissement de la croissance chinoise. L'autre explication tient au changement de comportement des ménages depuis une trentaine d'années. Les loisirs et voyages font désormais partie des dépenses à préserver.