L'action Lennar s'effondre de 11,25% à 7,73 dollars alors que le constructeur immobilier a creusé ses pertes au premier trimestre. Pour couronner le tout, les investisseurs ont pris connaissance d'une baisse record des prix de l'immobilier dans les vingt plus grandes métropoles américaines. L'indice S&P/Case-Schiller a en effet reculé de 19% sur un an. Les économistes anticipaient en moyenne un recul de 18,6%. Les prix ont notamment décroché de plus de 10% dans 14 villes.
Au premier trimestre, clos fin mars, Lennar a essuyé une perte nette en hausse de 77% en raison de l'explosion de la bulle immobilière aux Etats-Unis. La perte nette du groupe basé à Miami s'est établie à 155,9 millions de dollars, ou 98 cents par action, à comparer à une perte de 88,2 millions, ou 56 cents un an plus tôt.
Les résultats du groupe immobilier intègrent des ajustements de valeurs et autres dépréciations représentant 35 cents par action. Elle a également passé une provision pour moins-value au titre de crédits d'impôts reportés équivalente à 36 cents par action. Lennar les considère comme sans valeur car il a enregistré des pertes.
Le chiffre d'affaires a chuté de 44% à 593,1 millions de dollars. Les nouvelles commandes de maisons ont baissé de 28% à 2190 tandis que le carnet de commandes a été divisé par deux à 1647.
Commentant cette publication, Stuart Miller, PDG de Lennar a déclaré : « Le marché immobilier a poursuivi sur sa tendance baissière tout au long du trimestre. Malgré des taux d'intérêts historiquement bas et certains indicateurs laissant présager une stabilisation du marché, la faible confiance des ménages, la hausse du chômage et l'augmentation du taux des saisies ont négativement impacté les ventes de maisons sur la plupart de NOS marchés ».
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Construction - BTP
La plupart des indicateurs sont mauvais pour le secteur de la construction française au cours du premier semestre : les ventes des promoteurs immobiliers ont chuté de 30,9%, ce qui les a incités à différer ou abandonner certains programmes. C'est pourquoi les mises en chantier de logements ont reculé de 14,4% à fin juillet. Cette tendance n'a pas été compensée par les chiffres dans le secteur public puisque les mises en chantier de bâtiments administratifs ont reculé de 22,1% sur la même période. Le stock effectif (les logements commencés et ceux complètement achevés) s'est, lui, gonflé au premier semestre pour atteindre 6,6 mois de ventes contre 4,6 en 2007. La situation française est moins grave que celles des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de l'Espagne, où les entreprises de construction cherchent à restructurer leurs dettes. Néanmoins, le nombre de défaillances d'entreprises s'est accru de 34% en France sur les six premiers mois de l'année, selon la FFB (Fédération Française du Bâtiment). Traditionnellement pourvoyeur d'emploi, le secteur commence à réduire ses recrutements : sur un an, 32000 postes ont été créés, contre 40000 l'année précédente. Plus de 1000 emplois intérimaires ont été supprimés au deuxième trimestre.