La holding financière belgo-néerlandaise Fortis, ébranlée par la crise financière, a annoncé mardi une perte nette de 28 milliards d'euros pour l'exercice 2008, supérieure à ses estimations précédentes.
Mi-mars, le groupe avait indiqué tabler sur une perte statutaire de 22,5 milliards d'euros de perte, prévenant qu'il ne pourrait pas verser de dividende.
Dans son communiqué, Fortis explique essentiellement son résultat annuel par "la perte sur la vente des activités bancaires du groupe".
Fortis, qui affichait encore en 2007 un bénéfice net de 4 milliards d'euros, a été frappée de plein fouet par la crise financière et a dû appeler les Etats du Benelux à la rescousse l'an dernier.
Après un premier renflouement en septembre, l'Etat néerlandais a nationalisé début octobre les activités de bancassurance aux Pays-Bas et la Belgique a pris le contrôle à 100% de la filiale bancaire belge Fortis Banque, avec l'objectif d'en revendre 75% au groupe français BNP Paribas.
Mais les actionnaires de Fortis ont voté le 11 février contre ce démantèlement. Un accord révisé avec BNP doit leur être soumis les 8 et 9 avril, qui "fournira une base substantielle pour le futur", a commenté le PDG de Fortis Holding, Karel de Boeck, dans le communiqué.
La restructuration orchestrée par les Etats a recentré Fortis Holding sur des activités d'assurance, en Belgique et à l'international.
Karel de Boeck a jugé les résultats de ces activités "très satisfaisants dans le contexte des turbulences du marché et des incertitudes relatives à Fortis".
Fortis Insurance Belgium, dont Fortis Banque devrait reprendre 25% selon l'accord révisé avec BNP, a dégagé un bénéfice net de 6 millions d'euros, à comparer à 522 millions en 2007. Le total des primes encaissées a reculé de 16% de 6,3 milliards d'euros, la baisse touchant surtout l'assurance-vie.
Fortis Insurance International affiche de son côté un résultat net à l'équilibre après un bénéfice de 40 millions en 2007, pour un total de primes dans l'ensemble des sociétés consolidées en hausse de 1% à 5,3 milliards.
"A l'avenir, les différentes opportunités qui se présenteront seront envisagées avec attention, dans la perspective d'une utilisation efficace du capital, notamment par la croissance interne, des acquisitions et la restitution de capital aux actionnaires", a souligné Karel de Boeck.