Le gouvernement américain s'est engagé à financer les activités de General Motors (-26% à 2,67 dollars) pendant 60 jours, période durant laquelle le constructeur automobile devra se restructurer et élaborer un plan de restructuration viable. La Maison Blanche a annoncé hier que le directeur général de General Motors avait accepté de démissionner à la demande de l'administration Obama. Le président américain avait évoqué la semaine dernière une mauvaise gestion "au cours des dernières années" dans le secteur automobile.
Après avoir reçu à l'automne 17,4 milliards de dollars (13,1 milliards d'euros) en prêts fédéraux, GM avait demandé 16 milliards de dollars supplémentaires. Mais le groupe de travail sur l'automobile de la Maison Blanche a durci le ton en demandant au géant de Détroit de présenter de nouvelles mesures pour restaurer sa compétitivité face à la concurrence étrangère, notamment concernant la consommation de carburant et le respect de l'environnement.
"Nous pensons que nous pouvons avoir une industrie automobile prospère. Mais nous pensons qu'elle doit être conçue de manière réaliste afin de supporter cette tempête et d'en sortir affinée, plus agressive et compétitive qu'elle ne l'est aujourd'hui", a expliqué Barack Obama lors d'un entretien diffusé sur CBS dimanche.
Cette position intransigeante a surpris nombre d'observateurs et d'analystes. La gouverneur du Michigan Jennifer Granholm a notamment estimé lors d'un entretien à NBC que Rick Wagoner était "l'agneau sacrificiel" du gouvernement. Il a été remplacé par Fritz Henderson, ancien numéro deux. De son côté, Kent Kresa, membre du conseil d'administration et ancien PDG de Northrop Gruman a été nommé président par intérim.
M-L.H.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobiles - Constructeurs
Les trois grands groupes américains (GM, Ford et Chrysler) se sont tournés vers le Congrès et la Maison-Blanche pour obtenir un soutien financier sous forme de prêts à taux préférentiel. Cela permettrait aux « big three » de transformer et moderniser leurs usines pour développer la fabrication de véhicules économes en carburant. L'évolution de leur offre est aujourd'hui nécessaire pour ces constructeurs. Trop dépendants du marché américain, sur lequel ils réalisent la moitié de leur activité, ils sont frappés de plein fouet par un recul de la demande. Certains analystes anticipent cette année des ventes d'automobiles aux Etats-Unis comprises entre 14 et 14,5 millions d'exemplaires contre 16,1 millions en 2007. GM a déjà annoncé la prochaine commercialisation aux tats-Unis de nouveaux véhicules consommant moins. Quant à Ford, il mise sur les petits modèles pour assurer son développement.