La banque Fortis aux Pays-Bas, nationalisée en octobre 2008 par le gouvernement néerlandais, a annoncé jeudi avoir enregistré une perte nette de 18,5 milliards d'euros en 2008, contre une bénéfice net de 1,3 milliard d'euros en 2007.
Ce résultat s'explique "principalement par la perte enregistrée sur la cession de la participation dans RFS Holdings et une provision d'environ 0,9 milliard d'euros liée à la fraude Madoff", a expliqué Fortis dans un communiqué.
La perte non récurrente s'élève à 17,7 milliards d'euros sur la cession de la participation dans RFS Holdings, la holding qui avait repris la banque néerlandaise ABN Amro dans laquelle Fortis Pays-Bas détenait une participation de 33,8%.
"Cette participation a été revendue à l'Etat néerlandais pour 6,5 milliards d'euros, alors qu'elle était estimée à 24,2 milliards d'euros en 2007", a indiqué dans le communiqué le président du conseil d'administration de Fortis Bank Pays-Bas, Jan van Rutte.
Le résultat net opérationnel s'élève à 604 millions d'euros en 2008, contre 1,20 milliard d'euros l'année précédente, pour les activités banque de détail, banque privée et banque commerciale.
"La crise des crédits, perceptible tant sur les marchés financiers que dans l'économique réelle, a eu en 2008 une influence négative sur le résultat opérationnel", a expliqué Fortis Bank.
"Les turbulences autour du groupe Fortis et le démantèlement de ce groupe ont également eu un effet négatif, surtout au dernier trimestre", a-t-elle ajouté.
Au quatrième trimestre 2008, la perte nette a atteint 19 milliards d'euros, contre un bénéfice net de 618 millions d'euros sur la même période un an plus tôt. Le résultat net opérationnel s'est établi à 41 millions d'euros, contre 521 millions d'euros au dernier trimestre de 2007.
"Malgré tout cela, nous avons réussi (...) à réaliser un résultat opérationnel net. Nous montrons ainsi que la banque Fortis aux Pays-Bas est saine en tant qu'entreprise indépendante et offre des perspectives pour l'année en cours, durant laquelle nous construisons une nouvelle banque", a souligné Jan van Rutte.
Le bancassureur belgo-néerlandais Fortis avait été démantelé en octobre 2008 et ses activités bancaires cédées aux Pays-Bas pour la partie néerlandaise, pour un montant de 16,8 milliards d'euros, et au géant français BNP Paribas pour la partie belge.
Cette dernière vente, très contestée par une partie des actionnaires de la holding Fortis, qui regroupe désormais principalement des activités d'assurance en Belgique, aux Pays-Bas et à l'international, doit encore recevoir leur aval lors d'une assemblée générale en avril.
En novembre 2008, le ministre néerlandais des Finances Wouter Bos avait annoncé la création d'une nouvelle banque issue de la fusion de Fortis Bank Pays-Bas et d'ABN Amro. "L'intégration devrait débuter vers fin 2009, début 2010", selon Fortis.