Le fonds Aabar Investments, contrôlé par les pouvoirs publics d'Abou Dhabi, va investir 1,95 milliard d'euros (2,67 milliards de dollars) en échange de 9,1% du capital de Daimler (+2,19% à 21,445 euros). Objectif : renforcer les finances du constructeur automobile allemand, touché par la crise financière. Daimler a notamment indiqué dans un communiqué que cet apport en capital allait lui servir à développer des véhicules électriques dans le but de réduire les émissions de CO2.
Avec le Koweit, le fabricant de Mercedes-Benz compte donc désormais deux grands actionnaires arabes. Après dilution du capital, la participation de l'Emirat devrait être réduite de 7,6 à 6,9%, Aabar devenant ainsi le premier actionnaire du constructeur.
Daimler va émettre environ 96,4 millions d'actions nouvelles à destination d'Aabar, au prix unitaire de 20,27 euros, via une augmentation de capital réservée représentant 10% du capital actuel, sans attribution de droits de souscription aux actionnaires actuels. Ce prix représente une remise de 5% par rapport à la clôture du titre Daimler vendredi, à 21,34 euros.
Des ratios qui laissent les analystes sceptiques. "L'absence de prime et l'exclusion des actionnaires actuels de l'opération devraient renforcer les craintes concernant la situation financière et stratégique de Daimler", a ainsi estimé UBS.
"Nous sommes un investisseur de long terme, pas seulement un investisseur financier", a tenté de rassurer Khadem Al Qubaisi, président d'Aabar, cité par l'AFP.
M-L.H.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobiles - Constructeurs
Les trois grands groupes américains (GM, Ford et Chrysler) se sont tournés vers le Congrès et la Maison-Blanche pour obtenir un soutien financier sous forme de prêts à taux préférentiel. Cela permettrait aux « big three » de transformer et moderniser leurs usines pour développer la fabrication de véhicules économes en carburant. L'évolution de leur offre est aujourd'hui nécessaire pour ces constructeurs. Trop dépendants du marché américain, sur lequel ils réalisent la moitié de leur activité, ils sont frappés de plein fouet par un recul de la demande. Certains analystes anticipent cette année des ventes d'automobiles aux Etats-Unis comprises entre 14 et 14,5 millions d'exemplaires contre 16,1 millions en 2007. GM a déjà annoncé la prochaine commercialisation aux tats-Unis de nouveaux véhicules consommant moins. Quant à Ford, il mise sur les petits modèles pour assurer son développement.