La banque italienne UniCredit connaît une embellie de 11,41% à 1,079 euro après la publication de ses résultats annuels et l'annonce d'une demande d'aide d'un montant de 4 milliards d'euros auprès de Rome et de Vienne. L'établissement transalpin a présenté un bénéfice net consolidé de 4,012 milliards d'euros au titre de 2008, en recul de 38% par rapport à l'année précédente. Ce résultat est toutefois supérieur aux attentes du marché, qui tablait sur un chiffre de 3,78 milliards d'euros.
Sur le seul quatrième trimestre, le bénéfice net du groupe bancaire a chuté de 56,9% à 505 millions d'euros, en raison notamment de l'impact de la crise financière sur ses activités liées aux marchés.
UniCredit a par ailleurs annoncé son intention de faire appel à l'aide de l'Italie, de l'Autriche ainsi qu'à d'autres investisseurs pour obtenir une aide pouvant aller jusqu'à 4 milliards d'euros. Le choix de l'Autriche s'explique par la forte présence du groupe à travers sa filiale Bank Austria.
Dans un communiqué, le groupe a déclaré que le conseil d'administration a donné mandat à Alessandro Profumo, l'administrateur délégué, en vue de «négocier les options relatives à l'émission d'instruments gouvernementaux de capitalisation pour un montant pouvant aller jusqu'à 4 milliards d'euros» dans ces deux pays.
Cette manoeuvre vise à «mettre le groupe en phase avec le contexte concurrentiel européen», précise le groupe. UniCredit fait référence aux aides d'Etat reçues par d'autres banques européennes. Cette décision vient également répondre à des inquiétudes concernant l'exposition du groupe aux marchés d'Europe centrale et orientale.
Le groupe est par ailleurs en difficulté sur le plan de la solvabilité : son ratio core Tier 1 pro forma s'élevait à 6,5% à la fin décembre, contre un objectif de 6,7% annoncé en octobre dernier. Le groupe avait alors lancé un plan de renforcement de ses capitaux d'un montant de plus de 6,6 milliards d'euros.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Tier 1 / Tier 2 : Depuis 1988, on distingue pour les banques deux grandes catégories de fonds propres, le tier 1 et tier 2, classés en fonction du type de risque qu'ils peuvent compenser pour calculer le ratio de solvabilité de la banque. Le tier 1 concerne les fonds propres dits de base, (actions ordinaires et certificats d'investissement, intérêts minoritaires.), le tier 2 désignant les fonds propres complémentaires (plus values latentes, provisions, titres participatifs.). Il existe également un tier 3, pour les fonds propres de troisième catégorie, qui couvrent les risques de marché. La définition généralement acceptée est celle du Comité de Bâle pour la surveillance bancaire, institution créée par les différentes banques centrales dans le dessein d'harmoniser les méthodes d'analyse et d'internationaliser les normes bancaires.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Le paysage bancaire mondial est en pleine reconfiguration. Les banques qui résistent le mieux à la crise, sont à l'aff-t d'opportunités pour consolider leur position. En Angleterre, très affectée par la crise financière, la banque HBOS, numéro un du crédit immobilier, a été reprise par Lloyds TSB, cinquième banque du pays pour 12,2 milliards de livres (environ 15,5 milliards d'euros). Cette opération devrait créer un géant national du crédit immobilier et de l'épargne, détenant près de 28% du marché britannique des prêts immobiliers. En Allemagne également le marché bancaire se consolide. Deutsche Bank a annoncé son entrée au capital de Postbank à hauteur de 29,75%. Auparavant, Commerzbank avait racheté Dresdner Bank. La deuxième banque privée du pays double ainsi de taille. Les Etats-Unis ne sont pas en reste. Merrill Lynch a été reprise par la première banque américaine, Bank of America. Quant à JPMorgan Chase, elle devient la deuxième banque commerciale américaine grâce à l'acquisition de Washington Mutual.