Hier, l'assureur américain American International Group (+ 66,52% à 0,83 dollar) a annoncé avoir utilisé les fonds octroyés au moment de son sauvetage par l'Etat américain pour dédommager plusieurs banques internationales. Au total, ce sont plus de 90 milliards de dollars qui ont été versés entre le mois de septembre et le mois de décembre dernier pour dénouer des positions souscrites par la filiale financière d'AIG auprès de plusieurs banques.
Le français Société Générale aurait ainsi reçu 11,9 milliards de dollars (9,17 milliards d'euros) de la part de l'assureur. La banque de La Défense figure dans le trio de tête, avec l'américaine Goldman Sachs (12,9 milliards de dollars) et l'allemande Deutsche Bank (11,8 milliards de dollars). Deux autres établissements français figurent dans la liste : BNP Paribas, avec 4,9 milliards de dollars, et Calyon, la filiale de banque d'affaires du Crédit Agricole, avec 2,3 milliards de dollars.
AIG, désormais détenue à 80% par l'Etat américain, a reçu environ 170 milliards de dollars de la part du gouvernement, qui craignait qu'une faillite de l'assureur ne provoque des dégâts colossaux dans le système financier mondial.
Cette annonce de la part d'AIG est survenue alors que de nombreuses critiques s'élèvent actuellement contre le versement de plusieurs centaines de millions de dollars de bonus.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Assurance
L'assurance-crédit protège les entreprises du risque de défaillance de leurs clients. Elle couvre environ le quart du crédit inter-entreprise domestique, soit à peu près 320 milliards d'euros. La crise actuelle provoque le développement des défaillances d'entreprises, ce qui incite les assureurs-crédit, tels que la Coface, à réduire leurs engagements sur les sociétés jugées risquées. Or l'impact sur la santé des PME est négatif, voire fatal. Le gouvernement a donc adopté un plan de soutien à l'assurance-crédit à travers la création de la Caisse centrale de réassurance (CCR), dont il est l'unique actionnaire. Cette société anonyme va intervenir pour maintenir la couverture des risques. Les encours garantis seraient maintenus, l'Etat prenant à sa charge la part refusée par l'assureur. Néanmoins la limite de ce plan réside dans le coût supplémentaire pour les plus petites entreprises puisque qu'elles devront d'abord payer un taux de surprime, lié à la garantie de l'Etat, de 1,2% des encours couverts, soit 0,4% du chiffre d'affaires. Cela correspond au double en moyenne du coût d'une assurance-crédit normale.