Le groupe de banque-assurance belge Fortis (+ 2,20% à 1,257 euro) a annoncé hier qu'il prévoyait d'enregistrer une perte record en 2008 : 22,5 milliards d'euros. Dans un communiqué, la holding annonce prévoir «sur la base des règles comptables belges, une perte statutaire pour 2008 de 22,5 milliards d'euros. Il n'y a dès lors actuellement pas de marge pour distribuer un dividende». Les résultats consolidés seront publiés le 31 mars, a précisé Fortis.
Les pertes enregistrées en 2008 sont liées en grande partie aux activités bancaires, qui ont beaucoup souffert en raison de la crise financière et de dépréciations d'actifs massives. Ces activités ont ainsi connu des pertes de 20 milliards d'euros.
Dans un communiqué, le groupe affirme que ces pertes n'auront aucun impact sur la solvabilité des activités opérationnelles d'assurances. «Les sociétés opérationnelles disposent d'une solvabilité largement suffisante», ajoute la holding, qui précise que «les capitaux propres pris en compte par les organismes de contrôle locaux sont nettement supérieurs au minimum requis».
Les actionnaires de Fortis devront se prononcer en avril sur la vente des activités belges au français BNP Paribas.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Assurance
L'assurance-crédit protège les entreprises du risque de défaillance de leurs clients. Elle couvre environ le quart du crédit inter-entreprise domestique, soit à peu près 320 milliards d'euros. La crise actuelle provoque le développement des défaillances d'entreprises, ce qui incite les assureurs-crédit, tels que la Coface, à réduire leurs engagements sur les sociétés jugées risquées. Or l'impact sur la santé des pme est négatif, voire fatal. Le gouvernement a donc adopté un plan de soutien à l'assurance-crédit à travers la création de la Caisse centrale de réassurance (CCR), dont il est l'unique actionnaire. Cette société anonyme va intervenir pour maintenir la couverture des risques. Les encours garantis seraient maintenus, l'Etat prenant à sa charge la part refusée par l'assureur. Néanmoins la limite de ce plan réside dans le coût supplémentaire pour les plus petites entreprises puisque qu'elles devront d'abord payer un taux de surprime, lié à la garantie de l'Etat, de 1,2% des encours couverts, soit 0,4% du chiffre d'affaires. Cela correspond au double en moyenne du coût d'une assurance-crédit normale.
Finance - Banques
Le paysage bancaire mondial est en pleine reconfiguration. Les banques qui résistent le mieux à la crise, sont à l'aff-t d'opportunités pour consolider leur position. En Angleterre, très affectée par la crise financière, la banque HBOS, numéro un du crédit immobilier, a été reprise par Lloyds TSB, cinquième banque du pays pour 12,2 milliards de livres (environ 15,5 milliards d'euros). Cette opération devrait créer un géant national du crédit immobilier et de l'épargne, détenant près de 28% du marché britannique des prêts immobiliers. En Allemagne également le marché bancaire se consolide. Deutsche Bank a annoncé son entrée au capital de Postbank à hauteur de 29,75%. Auparavant, Commerzbank avait racheté Dresdner Bank. La deuxième banque privée du pays double ainsi de taille. Les Etats-Unis ne sont pas en reste. Merrill Lynch a été reprise par la première banque américaine, Bank of America. Quant à JPMorgan Chase, elle devient la deuxième banque commerciale américaine grâce à l'acquisition de Washington Mutual.