Les ventes de voitures continuent à chuter en Europe, même si le succès de la prime à la casse en Allemagne amortit le choc, et l'inquiétude sur l'emploi grandit alors que l'américain General Motors doit s'expliquer vendredi sur le sort incertain de ses usines européennes.
En février, les ventes de voitures neuves en Europe (près de 970.000 unités) ont reculé de 18,3% sur un an, a annoncé vendredi l'Association des constructeurs automobiles européens (ACEA), en détaillant une situation contrastée.
L'Allemagne --le plus gros marché avec plus d'un quart des ventes en Europe en février -- sort du lot avec une embellie de 21,5% des ventes, propulsées par une prime à la casse très incitative de 2.500 euros.
Malgré cette ruée des Allemands sur des voitures bon marché, les constructeurs allemands ont tous enregistré des ventes en recul en Europe, en raison d'exportations en berne.
Les primes incitant les automobilistes à acheter un véhicule neuf ont également commencé à produire leurs effets en France (recul des ventes de 13,2%) et en Italie (baisse de 24,4%), estiment les spécialistes du secteur.
Mais l'Espagne, quatrième marché automobile européen qui s'est doté d'un plan d'aide au secteur sans primes à la casse, a vendu deux fois moins de voitures neuves en février qu'il y a un an, a confirmé l'ACEA. En Irlande, les ventes ont plongé de 63%.
Dans ce contexte, après des mesures de chômage partielle prises par de nombreux constructeurs, les mauvaises nouvelles pour l'emploi commencent à tomber chez les équipementiers. Le fabricant de pneumatiques Continental a ainsi annoncé mercredi la fermeture de deux sites en France et en Allemagne.
La semaine dernière, le suédois Plastal, un des principaux fournisseurs de composants plastiques pour l'automobile européenne (6.000 employés), a été mis en faillite.
Selon la presse italienne, le constructeur italien Fiat, en quête d'alliances pour affronter la crise, envisagerait pour sa part un plan de fusion avec le français PSA Peugeot Citröen.
Mais les regards sont surtout braqués sur le géant américain en danger General Motors, qui emploie 55.000 personnes en Europe avec des sites de production en Allemagne, en Belgique, en Espagne, au Portugal, en Grande-Bretagne, en Pologne et en Suède.
La haute direction de General Motors, invitée vendredi à 17H00 (16H00 GMT) à Bruxelles à une réunion de "coordination", devrait être pressée d'expliquer ses intentions à propos de sa filiale allemande Opel.
Participeront aussi la rencontre des ministres chargés de l'automobile d'au moins onze pays de l'UE: Allemagne, Autriche, Belgique, République tchèque, Royaume-Uni, Suède, Roumanie, Hongrie, Pologne, Pays-Bas et Luxembourg.
La Commission européenne espère ainsi insuffler vendredi une approche commune du dossier.
Opel dit avoir besoin de 3,3 milliards d'euros d'aides publiques pour ne pas couler, une annonce susceptible de provoquer une course au mieux disant des capitales européennes.
Les Belges multiplient les démarches pour sauver leur usine Opel d'Anvers (nord).
Berlin déplore ne pas connaître pleinement les intentions de GM. La chancelière Angela Merkel prévient qu'elle aidera uniquement les entreprises viables, face à une opposition SPD, déjà en campagne électorale, qui insiste pour un sauvetage d'Opel.
Saab --déjà abandonnée par GM et en procédure de sauvegarde-- vient de son côté d'annoncer la suppression de 750 emplois pour attirer un possible repreneur. Ses ventes en Europe se sont écroulées de 54,1% en février.