Le groupe industriel américain United Technologies, confronté à un effondrement brutal de ses ventes depuis la fin de l'année dernière, a annoncé mardi la suppression de 11.600 emplois dans le monde, pour l'essentiel dans ses services administratifs.
"La reprise économique que nous anticipions pour le deuxième semestre 2009 semble maintenant improbable", s'est justifié le directeur général Louis Chênevert, en expliquant que si le groupe s'attendait bien à un ralentissement de son activité en 2009, il ne l'avait pas prévu d'une telle "gravité".
UTC, dont les activités vont des ascenseurs (Otis), aux hélicoptères (Sikorski), aux moteurs d'avions (Pratt & Whitney) et aux systèmes d'air conditionné (Carrier), prévoit désormais de consacrer 750 millions de dollars à sa restructuration, au lieu des 150 millions envisagés jusqu'ici.
Sur les deux années 2008 et 2009, UTC aura ainsi supprimé 18.000 emplois dans le monde, soit un peu plus de 8% de ses effectifs, selon son communiqué.
Ces mesures supplémentaires vont peser sur le résultat attendu cette année: il ne devrait pas dépasser 4,00 à 4,50 dollars par action, alors que le groupe avait encore confirmé le mois dernier sa prévision d'un résultats par action compris entre 4,65 et 5,15 dollars. Les analystes tablaient jusqu'à présent sur 4,60 dollars (hors éléments exceptionnels).
UTC a expliqué ces nouvelles mesures par la chute brutale de ses ventes, qui devraient être inférieures cette année de 2,7 milliards de dollars aux 57 milliards de dollars sur lesquels tablaient le groupe en décembre lors de l'élaboration de ses prévisions.
Les difficultés du bâtiment et de l'aéronautique sont particulièrement ressenties par United Technologies, un groupe basé à Hartford (Connecticut, nord-est des Etats-Unis).
Les actionnaires seront également mis à contribution pour cet effort d'économies: le programme de rachat d'actions prévu a été réduit de moitié, de deux à un milliard de dollars.
La restructuration annoncée devrait mettre le groupe en position de renouer avec "la croissance des bénéfices" en 2010, a toutefois promis M. Chênevert.
Les investisseurs semblaient apprécier le remède de choc infligé à la compagnie: un quart d'heure après l'ouverture de Wall Street, le titre UTC progressait de 4,26%, à 39,16 dollars.